lundi 25 février 2013

P'tit homme aurait-il une dent contre nous ?



Depuis quelques semaines, p'tit homme fait ses dents... et nous on fait nuit blanche ! On a beau essayer tout un tas de produits « miracles », rien n'y fait vraiment. Il faut dire que tout le monde a un remède pour apaiser les gencives :

La libraire qui a suspendu un collier d'ambre au cou de ses trois enfants pendant des mois et qui jure n'avoir jamais été réveillée grâce à ça... Elle ne lit pas la presse la libraire ? Les colliers d'ambre ont été interdit à la vente car jugés trop dangereux pour les petits... La voisine qui a utilisé l'homéopathie pour son petit dernier, avec une dose verte le matin, deux doses bleues le midi, trois doses vertes à 16h00 et une dose blanche le soir au couché (Ouf !). Enfin la caissière du supermarché qui nous dit qu'il est mignon et qu'il a l'air très sage alors qu'il a passé la moitié de la nuit à pleurer... Elle vous conseille un sirop de grand-mère et quand vous en parlez au pharmacien, il vous dit que c'est de l'eau avec du caramel et que ça ne servira à rien. Il vous vend une lotion gingival à appliquer directement, au risque de se faire pincer le doigt entre deux dents qui pointent !

Le problème (ou la chance?) c'est qu'un bébé est unique : c'est pas comme une voiture ou un ordinateur, il n'y a pas de mode d'emploi ou de protocole de réparation garantie. Alors on fait comme on peut : avec une dose homéopathique le soir, un gel sur les gencives, le tout plus ou moins efficace mais surtout, le meilleur remède, un câlin dans les bras de sa maman : le meilleur des médicaments !

lundi 18 février 2013

L'artiste

Ma fille est dans sa période dessin et coloriage à tous les étages ! Elle passe sont temps à faire des personnages avec un soleil et une maison, parfois même, un avion ou un ballon ! Malgré les nombreux cahiers de dessin et de coloriage qu'elle a déjà, elle adore me piquer des feuilles blanches dans le tiroir de l'imprimante afin d'exercer son art...Évidemment, quand j'arrive pour imprimer "un truc super important" : y'a plus d'papier ! ! ! Alors quand je vois qu'elle a juste dessiné un début de soleil sur plusieurs feuilles et qu'elle les a mise à la poubelle  "parce qu'il est un peu râté..." je lui dis que si c'est pour faire ça, je ne veux plus qu'elle utilise de feuilles blanches mais qu'elle se serve de ses cahiers. Je ne suis pas militant écolo mais je suis contre le gaspillage ! Et je l'envoi faire sa sieste.
Quand elle se réveille, je remarque quelques traits de stylos sur l'un de ses bras. Je la gronde gentillement et ce qui me surprend, c'est qu'elle ne cherche pas à se justifier (si si, croyez-moi, même quand c'est indéfendable, elle trouve toujours une bonne excuse...). Elle ne proteste même pas quand je lui dis d'aller se nettoyer au lavabo pour effacer ses gribouillis...
Quand arrive l'heure de la douche, elle traine pour se déshabiller, dit qu'elle ne veut pas se mouiller, etc. Ritournelle habituelle de la petite fille qui préfère jouer à la poupée plutôt que de perdre du temps à se laver. Mais quand elle enlève enfin son sweat-shirt, je comprends mieux ses réticences : elle a dessiné au feutre sur son ventre ! Il y a là un personnage, un soleil et un carré de ce qui était probablement destiné à être une maison... 
Elle fini dans le bain avec le gant de crin et un bon savon... mais pas celui qui efface le feutre : celui qui échauffe les oreilles ! ! ! Finalement, je me dis que je n'aurai peut-être pas dû lui supprimer les feuilles : on dit qu'il ne faut pas contrarier une vocation naissante et je préfère largement qu'elle deviennent artiste peintre plutôt que tatoueuse !


lundi 11 février 2013

Explication de texte...

Pour qu'un échange verbal soit fructueux, il faut évidemment s'entendre, mais aussi et surtout parler le même langage ! Chaque profession développe ses propres expressions, mélange d'argot, de traditions et de néologismes propre à son corps de métier... Les policiers n'échappent pas à la règle et ils ont fini par développer leurs propres expressions qui peuvent parfois prêter à confusion...

Voici quelques exemples :

Sauter un M.E.C à dom'
n'a rien d'une expression à caractère sexuel ! 
Ca veut simplement dire : interpeller un Mis En Cause à son domicile,

Pincer un G.A.V
ne veut pas dire qu'on va "torturer" quelqu'un en exerçant une pression sur sa peau entre deux doigts mais seulement qu'on va passer les menottes à un Gardée A Vue,

Enfin :
Faire cracher un jeune crapaud
ne veut pas dire qu'on se lance dans des expériences zoologiques avec un bébé batracien mais qu'on va tenter de  faire avouer un jeune délinquant inexpérimenté !


Connaitre ce genre d'expressions peut éviter des méprises, comme ce jour où j'étais en patrouille anti-criminalité et que nous avions à bord un magistrat stagiaire qui découvrait le monde de la police. En passant devant un groupe de jeunes dont l'un semblait vouloir se dissimuler le visage, nous laissant à penser qu'il pouvait avoir des choses à se reprocher, on se met d'accord d'un coup d'oeil avec le chauffeur qui ralentit et je dis à mes équipiers et au jeune magistrat : 
On va les taper !
(Ce qui veut dire qu'on va procéder à un contrôle d'identité afin de taper leurs noms au terminal pour consulter le Fichier des Personnes Recherchées...)
Le contrôlé s'est bien passé et personne n'était inscrit au fichier. En reprenant la patrouille, le magistrat m'a avoué avoir eu très peur quand j'ai annoncé "qu'on allait les taper" et que nous sommes sortis précipitamment de la voiture ! ! !


Question de vocabulaire...

J'ai connu (presque) la même mésaventure avec ma fille il y a quelques jours :
Après que P'tit Homme ait pris son repas, je le met dans son fauteuil relax dans la salle à manger sous la garde momentanée de sa grande soeur pendant que je vais préparer à manger dans la cuisine. Elle commence à lui raconter une histoire et je lui recommande de bien faire attention à lui et de m'appeler en cas de problème. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle est en plein récit, elle s'interrompt et me dit :
- Papa, papa, mon frère gigote !
Je la rassure :
 - C'est pas grave, continue ton histoire...
Mais elle insiste :
- Mais papa, il gigote beaucoup !
- C'est pas grave, il est bien attaché, tu peux continuer...
Elle semble paniquer :
- MAIS PAPA... ! ! !
- Ok, je viens...
 Quand j'arrive dans la salle à manger, je trouve P'tit Homme qui a renvoyé une partie de son lait : il en a partout ! Et sa soeur à côté qui ne fait rien ! Je lui dis sur le ton du reproche :
- Tu vois pas qu'il a régurgité, fallait me le dire !

Elle me répond en haussant les épaules et en levant les yeux au ciel, d'un air un peu agacée :  
- Mais papa, c'est ce que je te dis depuis tout à l'heure ! ! !
... question de vocabulaire...





dimanche 3 février 2013

A la Petite école

En France, on se plaît à jouer avec les mots à tous propos... On change les noms des institutions et des organismes à la moindre occasion. Dans la police notamment, les services changent de nom comme un commissaire de chemise ! Par exemple, pour la permanence judiciaire, selon le commissariat où vous allez, vous aurez le Service de Quart, le Groupe d'Appui Judiciaire ou l'Unité de traitement Judiciaire en Temps réel ! Pour les patrouilles à pied, nous avons eu l'ilôtage, puis la Police de Proximité et enfin, les unités territorialisées.


Il semblerait que l'éducation nationale soit obligé de se faire à cette idée : une député socialiste vient de proposer de rebaptiser l'école maternelle pour l'appeler « Petite école » ou « Ecole première »... Comme s'il n'y avait pas assez de sujets de préoccupation pour le gouvernement en ce moment ! Voyons néanmoins ses arguments : Elle trouve d'abord que le terme « maternelle » est trop sexiste, ensuite que cette dénomination laisse entendre que l'univers de la petite enfance serait l'apanage des femmes et enfin, elle entend neutraliser la charge affective maternante afin de privilégier le côté éducatif de l' école.


 Si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas), concernant le côté trop sexiste de l'école maternelle, je trouve pour ma part que le terme « Petite école » est infériorisant, dépréciant... humiliant ! Et si on considère l'appellation « Ecole première », je me demande comment on appellerait alors l'école primaire ? (Puisque la définition de primaire est qui vient en premier - Petit Robert 2011).  L'école secondaire ? Et le secondaire deviendra le tertiaire ???

Sur le fait de lutter contre l'idée que la petite enfance serait l'apanage des femmes, il est vrai que de plus en plus de papas s'impliquent dans la vie quotidienne de leurs enfants, les conduisent à l'école et viennent les chercher à la sortie. Mais pour avoir fréquenté différentes crèches, pour avoir eu affaire à différentes assistantes maternelles et vue des écoles dans plusieurs régions, j'ai rarement vu des hommes garder des enfants à domicile ou travailler dans les crèches et les écoles maternelles...

Enfin sur le côté trop maternant de l'appellation, quand on confie son enfant pour la première fois à une institution scolaire alors qu'il n'a pas tout à fait trois ans, savoir qu'il y a un côté maternelle, voire maternant, je trouve ça plutôt rassurant au contraire ! La phase éducative viendra plus tard...

 
Comme le font remarquer les internautes sur les réseaux sociaux, si le gouvernement suit la député, il va falloir rebaptiser un certain nombre d'expressions... à commencer par le Père Noël (Parents Noël?), la coupe glacée la Dame Blanche (Humain incolore ?)... et notre mère-patrie alors ?Je pense pour ma part aux hommes sage-femmes qui sont de plus en plus nombreux dans les cliniques... Faut-il les appeler des sage-hommes (alors que les termes sont antinomiques, n'est-ce pas ;-) ?
Non, décidément, le gouvernement a d'autres chats à fouetter que de s'attaquer à la sémantique de l'éducation nationale qui a déjà beaucoup à faire afin d'inculquer à nos chères têtes blondes les bases du calcul et de notre langue maternelle...OUPS, pardon, de notre langue première... ou parentale ?