
En France, on se plaît à jouer avec les mots à tous propos... On change les noms des institutions et des organismes à la moindre occasion. Dans la police notamment, les services changent de nom comme un commissaire de chemise ! Par exemple, pour la permanence judiciaire, selon le commissariat où vous allez, vous aurez le Service de Quart, le Groupe d'Appui Judiciaire ou l'Unité de traitement Judiciaire en Temps réel ! Pour les patrouilles à pied, nous avons eu l'ilôtage, puis la Police de Proximité et enfin, les unités territorialisées.
Il semblerait que l'éducation nationale soit obligé de se faire à cette idée : une député socialiste vient de
proposer de rebaptiser l'école maternelle pour l'appeler « Petite
école » ou « Ecole première »... Comme
s'il n'y avait pas assez de sujets de préoccupation pour le
gouvernement en ce moment ! Voyons néanmoins ses arguments : Elle trouve d'abord que le terme
« maternelle » est trop sexiste, ensuite que cette
dénomination laisse entendre que l'univers de la petite enfance
serait l'apanage des femmes et enfin, elle entend neutraliser
la charge affective maternante afin de privilégier le côté
éducatif de l' école.
Si vous voulez mon avis (et même si
vous ne le voulez pas), concernant le côté trop sexiste de
l'école maternelle, je trouve pour ma part que le terme
« Petite école » est infériorisant, dépréciant...
humiliant ! Et si on considère l'appellation « Ecole
première », je me demande comment on appellerait alors l'école
primaire ? (Puisque la définition de primaire est qui vient en premier - Petit Robert 2011). L'école secondaire ? Et le secondaire deviendra
le tertiaire ???
Sur le
fait de lutter contre l'idée que la petite enfance serait l'apanage
des femmes, il est vrai que de plus en plus de papas s'impliquent
dans la vie quotidienne de leurs enfants, les conduisent à l'école
et viennent les chercher à la sortie. Mais pour avoir fréquenté
différentes crèches, pour avoir eu affaire à différentes
assistantes maternelles et vue des écoles dans plusieurs
régions, j'ai rarement vu des hommes garder des enfants à domicile
ou travailler dans les crèches et les écoles maternelles...
Enfin
sur le côté trop maternant de l'appellation, quand on confie son
enfant pour la première fois à une institution scolaire alors qu'il
n'a pas tout à fait trois ans, savoir qu'il y a un côté
maternelle, voire maternant, je trouve ça plutôt rassurant au
contraire ! La phase éducative viendra plus tard...
Comme
le font remarquer les internautes sur les réseaux sociaux, si le
gouvernement suit la député, il va falloir rebaptiser un certain
nombre d'expressions... à commencer par le Père Noël (Parents
Noël?), la coupe glacée la Dame Blanche (Humain incolore ?)... et notre mère-patrie alors ?Je
pense pour ma part aux hommes sage-femmes qui sont de plus en plus
nombreux dans les cliniques... Faut-il les appeler des sage-hommes
(alors que les termes sont antinomiques, n'est-ce pas ;-) ?
Non,
décidément, le gouvernement a d'autres chats à fouetter que de
s'attaquer à la sémantique de l'éducation nationale qui a déjà
beaucoup à faire afin d'inculquer à nos chères têtes blondes les
bases du calcul et de notre langue maternelle...OUPS, pardon, de
notre langue première... ou parentale ?