jeudi 30 mai 2013

Les doudous au travail !

Le site Terrafemina.com lance l'opération Doudou@work !

De quoi s'agit-il ? Tout simplement d'organiser des portes ouvertes aux doudous dans l'entreprise ! Le but ? Décomplexer la paternité dans le monde du travail !

Partant du principe que seuls 3% des papas prennent un congé parental, alors que 30 % seraient tentés par un temps partiel mais que 48% d'entre-eux estiment qu'il serait mal vu par leur entourage professionnel, le site a décidé d'organiser une opération pour inciter les papas à faire leur "coming-out" au boulot et à assumer enfin leur paternité !

Du 03 au 16 juin inclus, veille de la fête des pères, les papas sont invités à mettre le doudou du petit dernier dans la mallette pour le sortir au bureau ou en salle de réunion afin de le prendre en photo en situation de travail. Ensuite, le site élira le "Working Dad 2013" et des lots sont promis aux pères dont les photos seront les plus partagés...

Les papas qui souhaitent participer peuvent poster Leurs photos sur la page facebook Doudou@work ou envoyer leurs photos par mail à doudouatwork@terrafemina.com.

Évidemment, Papa Poule(t) va participer... Pour moi, c'est envoyé :

 

Et là, je sais ce que vous êtes en train de vous dire : 
"Mais il a rien compris... c'est pour les papas qui travaillent ! ! !"
PARCE QUE MOI JE TRAVAILLE PAS PEUT-ETRE ??? 
Changer les couches, laver les biberons, donner le bain, ranger la maison, passer l'aspirateur, conduire la grande à l'école, aller la rechercher, préparer à manger, etc, etc... C'est pas du boulot ça ? Non mais....
 
Alors à vos appareils photo et que le meilleur gagne !

lundi 27 mai 2013

Bonne fête Maman !

Dimanche, pour la fête des mères, notre grande fille avait préparée un cadeau à l'école pour sa maman...
Je ne sais pas si ça vous rappel quelques chose mais je me souviens, il y a bien longtemps, (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...), avoir peint  de toutes les couleurs des pâtes rondes en forme de tube avant de les enfiler pour en faire un collier, ou bien d'avoir peint du papier aluminium froissé que je disposais artistiquement autour d'un minuscule miroir, ou encore d'avoir collé des morceaux de laine orange, marron et vert (non non, je ne suis pas daltonien, j'avais juste des goûts un peu particuliers à l'époque !) autour d'un petit abat-jour qui devait trôner au milieu du salon pendant au moins un jour ou deux (pas plus !).
La seule chose dont je ne me souvienne pas, c'est de la tête que faisait ma mère quand elle découvrait les cadeaux que je lui avais confectionné avec amour...

Cette année, avec ma femme, nous nous demandions à quoi elle aurait droit et je dois dire que nous avons été agréablement surpris par l'inventivité de la maîtresse : à l'ouverture du paquet cadeau, ma femme a d'abord trouvée une vieille chaussette recyclée en marionnette, avec des brins de laines en guise de cheveux, des pompons pour faire les yeux et un morceau de carton peint et collé pour faire la langue... d'abord un peu décontenancé, nous feignons d'être émerveillés par cette chose, puis nous découvrons une pochette cartonnée renfermant un DVD. Je le met dans le lecteur du salon et là, surprise, nous voyons apparaître la petite marionnette à qui notre fille prête sa voix pour un petit spectacle avec ses camarades de classe (ou plutôt leurs chaussettes-marionnette !).
Suit un petit film sur la vie de la classe, avec les enfants qui participent aux activités scolaires, aux ateliers créatifs, en train de faire des jeux, de prendre le goûter, dans la cours de récréation,etc. Finalement, nous découvrons notre fille dans sa vie quotidienne à l'école, comme nous ne l'avons jamais vue ! C'est à la fois intéressant et émouvant... Le film se termine avec tous les enfants rassemblés sur les marches de l'école qui crient :
BONNE FETE MAMAN !!!
Un cadeau vraiment original que nous garderons précieusement. Autre avantage : pour les mamans nostalgiques du collier artisanal, elles peuvent toujours passer un brin de ficelle dans le trou du DVD pour le porter autour du cou ! ! !


 


vendredi 24 mai 2013

Chagrin d'amour...

L'amour conduit parfois à faire des choses étranges... 
Je me rappel d'une affaire quand j'étais à la brigade des mineurs : Une jeune fille de 14 ou 15 ans se présente afin de déposer plainte pour un viol. Elle n'a pas l'air particulièrement choquée mais je la reçois et je lui pose les questions nécessaires. Les fait se seraient passés au cours d'un concert publique dans un parc, elle ne sait plus très bien où ni comment ça s'est passé... 
Au bout de quelques minutes, ses réponses devenant très évasives et ses explications de plus en plus embrouillées (sa seule préoccupation étant de savoir comment on allait faire pour le retrouver alors qu'elle ne connaissait que son prénom et son quartier d'origine, sans certitude), je comprends qu'elle n'a jamais été victime de rien du tout ! 

J'élève la voix parce que nous avons de vrais victimes avec de vrais auteurs à retrouver et nous n'avons pas de temps à perdre avec des bêtises de gamine... je la menace d'appeler le Procureur de la République et de la poursuivre pour dénonciation d'un crime imaginaire... elle se met à pleurer ! Après avoir usé quelques mouchoirs en papier, elle me raconte qu'elle est tombée amoureuse de ce garçon (qu'elle a embrassée une fois lors de ce fameux concert) mais que, n'ayant pas pris son numéro de téléphone et l'ayant cherché en vain dans son quartier, elle s'est dit qu'en venant déposer plainte, on ferait le boulot pour elle ! 
J'hallucine... et je décroche le téléphone pour simuler un appel au Procureur, histoire de lui donner une bonne leçon. Les pleures redoublent... Je finis par avoir pitié d'elle : à l'évidence, elle est très amoureuse ! Alors je tente de la consoler : Je lui fais remarquer que s'il n'a pas donné son numéro et qu'il a menti sur son quartier (et probablement sur son prénom) c'est que c'est pas un mec bien, il n'est donc pas pour elle, elle peut sûrement trouver mieux...
Et je conclus fière de moi en disant :
Un de perdu, dix de retrouvés !
Je ne sais pas si ça l'a consolée mais je n'ai trouvé que çà...

 
Ma fille ayant à peine cinq ans, je croyais être à l'abri de ce genre de déboires pour longtemps. Quand hier soir, elle me dit :
Papa Poule(t) en pleure
Papa, tu sais, mon amoureux il m'aime plus ! (d'un air triste)
Ah bon ? Et toi, tu l'aime toujours ?
Bah oui ! (très sûr d'elle)
C'est pas très grave, y a plein d'autres beaux garçons dans ta classe... (pas très sûr de moi)
Mais c'est LUI mon amoureux ! (très déterminée)
Alors il faut aller le voir et lui dire que tu l'aimes toujours...
Mais y veut pas parce que maintenant il en aime une autre ! (un peu triste)
Ne sachant trop que répondre pour la consoler, je tente :
Ne soit pas triste, tu en trouvera un autre...
Elle me répond sans hésiter :
Je ne veux plus d'amoureux !

A ce moment là, ne sachant vraiment plus quoi faire pour lui faire oublier cet imbécile, je commence à dire :
Ne t'inquiète pas : un de perdu..........
Mais cette fois, je n'ai pas terminé ma phrase : c'est ma fille après-tout !-)





mardi 21 mai 2013

Un poulet décoré

Après 20 ans de bons et loyaux services, je viens de me voir attribuer la médaille d'honneur de la police nationale ! 
N'étant plus en service depuis quelques mois, c'est ma petite femme qui est allé la chercher au bureau du personnel. J'étais bien convié à la cérémonie officielle de remise en grande tenue dans la cour d'honneur mais ma chemise blanche n'était pas repassée... ;-D

Ironie du sort, cette médaille m'est remise accompagnée d'un diplôme et d'une lettre de félicitations pour la qualité du travail accompli... Mais comment ils savent si je bosse bien ou pas à la maison ? Auraient-il envoyé une équipe de l'IGPN pour interroger P'tit Homme en douce ? Ont-ils installé des micro pour écouter si je raconte bien les histoires du soir ? Quelqu'un a-t-il goûté ma purée de carotte (au beurre avec une pointe de crème fraîche mixée au baby-cook) ou bien ma brioche dorée maison ? Faudra que je demande au commissaire quand je le verrai... En attendant, P'tit homme arbore fièrement la médaille de son Papa Poule(t) !


vendredi 17 mai 2013

Ma grenouille préférée...

Depuis quelques temps, quand je parle à ma fille, elle me répond systématiquement par :
QUOI ? 
J'ai beau anticiper et élever un peu la voix, rien n'y fait :
Ca s'est bien passé ta journée à l'école ?
 QUOI ?
On ne dit pas quoi, on dit comment !
Ou bien :
Tu veux un yaourt ou une banane en dessert ?
QUOI ?
On ne dit pas quoi, on dit comment ! 
Et c'est comme ça toute la journée... Du coup, je l'appelle : LA GRENOUILLE !
Mais pourquoi tu m'appelles comme ça Papa ? Je suis pas une grenouille...
Parce que quand on te parle, tu réponds toujours :

QUOI QUOI QUOI QUOI... on dirait une grenouille !
Ce qui me rassure, c'est que mon batracien préféré n'a pas de problème auditif : quand je lui dis :
Si tu veux la grenouille, tu peux prendre un kinder pour ton goûter parce que tu as été bien sage...
   Elle me répond aussitôt :
OH OUI... Merci Papa !

mardi 14 mai 2013

Une blonde chez le curé...

Dans ma carrière d'officier, j'ai eu l'occasion d'assister à de multiples réunions. Certaines n'étaient même pas préparées et ne portaient pas forcément sur notre travail quotidien mais l'officier concerné étant absent, on nous y envoyait pour représenter la Police Nationale. Notre mission était de faire acte de présence, de prêcher la bonne parole, avec pour consignes d'en dire le moins possible et de ne jamais rien promettre... J'ai parfois connu des grands moments de solitude : quand on vous interroge sur la politique de lutte contre la délinquance économique et financière (à laquelle vous ne connaissez rien!), quand on vous demande de remédier au problème de la prostitution (problème qui perdure tout de même depuis des siècles et auquel personne n'a jamais trouvé de solution...) ou quand des citoyens demandent à ce que les policiers viennent passer la soirée chez eux pour entendre le bruit que fait leur voisin tous les soirs afin de le faire cesser enfin... Bref, je croyais en avoir fini pour un moment avec ce genre de « réjouissances » mais c'était sans compter sur Monsieur le curé de la paroisse !

La semaine dernière, nous étions conviés à une réunion de préparation au baptême car P'tit Homme doit faire son entrée dans la communauté chrétienne au mois de juin prochain. Nous avions rendez-vous à 20h30 et nous avions confié nos progénitures à une amie, les bambins n'étant pas invités. Nous étions une quinzaine de couples autour du curé et celui-ci commença par présenter la paroisse qui comprend plusieurs communes et plusieurs églises. Quand il se mit à parler d'une petite chapelle dans une des communes alentours assez réputée pour son vin, une des convives lui coupa vertement la parole pour demander :
C'est où çà ?
Il la regarda un peu interloqué, non-pas tant à cause de la question qui paraissait stupide (il n'y a pas de question stupide mais c'est un peu comme si un parisien demandait où se trouve les Champs-Elysées ou un marseillais où se trouve la Cannebière...), non, c'était plutôt l'attitude de la personne : une blonde plantureuse, mâchant son chewing-gum négligemment, se tenant collée contre son conjoint, tout contre lui, s'exprimant avec un accent du Sud à couper au couteau... une vraie caricature ! Monsieur le curé indiqua poliment, un brin amusé, où se trouvait la chapelle mais je ne suis pas sûr que cela servit à quelque chose car elle restait dubitative...

Quelques minutes plus tard, nous étions séparés en deux groupes et nous nous sommes retrouvé avec le curé. Il distribua de petites cartes sur lesquelles étaient inscrit des mots en rapport avec la religion, le baptême, etc. Nous avions quelques minutes pour trouver celui qui nous paraissait le plus éloigné du sujet et les deux qui incarnaient, selon nous, le mieux, ce pour quoi nous étions là.
Évidemment, il commença par Miss Blonde qui se trouvait à côté de lui :
Quel mot avez-vous écarté ?
Alors moi j'ai rien choisi parce que pour moi, tous ces mots sont super important pour moi alors je peux pas en choisir un...
Oui, d'accord, je comprends bien mais il y en a bien un qui est plus éloigné que les autres de vos convictions ? 
Bah non... et puis en plus, avec tous les mots on pourrait faire une phrase alors je peux pas choisir...
J'échangeais des regards avec ma femme et nous faisions tout pour nous retenir de rire...
Monsieur le curé lui demanda alors quels mots elle avait choisi qui lui paraissait incarner son engagement dans la religion. Elle en trouva plusieurs, ne sachant plus que choisir, développant son propos jusqu'à nous raconter sa vie :
… parce que moi j'ai fait une insémination artificielle parce que je pouvais pas avoir d'enfants et finalement j'en ai eu deux d'un coup, on a des jumeaux, ils sont magnifiques, ce sont les plus beaux bébé du monde et moi je suis la mère la plus heureuse du monde, alors c'est doublement un don du Seigneur et de la Vierge que j'ai priée très fort, et même si des fois c'est difficile, je les adore plus que tout au monde... etc, etc...
Le curé eu toutes les peines du monde à l'arrêter ! E quand son mari voulait intervenir pour apporter une précision ou modérer ses propos, elle lui coupait immédiatement la parole, avant de s'en excuser aussitôt, non sans reprendre malgré tout son monologue... J'avais l'impression d'assister à un sketch de Florence Foresti ! Pendant ce temps, nous tentions de ne pas rire, nous échangions des regard amusés avec les autres convives et je crois pouvoir dire que nous ne sommes pas les seuls à nous être régalés...
Les autres couples trouvèrent chacun une explication plus ou moins convaincante concernant les mots demandés mais aucun ne réussit à égaler notre Miss Blonde !
Finalement, nous qui n'avions pas vraiment envie d'aller à cette soirée, on peut dire qu'on s'est bien amusés. Et même si nous n'avons pas appris beaucoup sur le déroulement de la cérémonie, nous en avons appris un peu plus sur la nature humaine...


mardi 7 mai 2013

Un week-end surprise !

Ce week-end, les enfants nous avaient préparé une surprise. Il s'agit d'un nouveau concept et à tout juste 5 ans et 9 mois, il faut avouer qu'ils sont plein de ressources... Et ils avaient fait les choses bien : là où certains se seraient contenter d'offrir à leurs parents un séjour à la mer ou à la montagne, voire un banal séjour à Center Parcs ou à Euro-Disney, les nôtres ont innovés en nous offrant un week-end à l'hôpital ! Quel bonheur d'avoir des enfants aussi inventifs...

Les festivités ont commencé vendredi en début d'après-midi, au moment de prendre le café sur la terrasse, au soleil. Instant de détente par excellence, qui précède la sacro-sainte sieste de rigueur dans le midi... La grande courait un peu partout dans le jardin et nous n'y faisions pas vraiment attention, habitués à ses « sauts de cabri avec réception roulée-boulée »... Sauf que cette fois, elle est mal retombée sur le coude droit, laissant échapper un hurlement immédiatement suivi de pleures anormalement bruyantes ! 
Nous ne le savions pas encore mais c'était le début de notre surprise... 
Après un rapide examen du coude, ne voyant aucune fracture apparente, aucune lésion ou gonflement, nous avons décidés de lui donner un anti-douleur et d'attendre de voir comment elle irait après la sieste. Mais une heure plus tard, elle s'est réveillée en hurlant qu'elle avait très mal. C'était ce qui devait nous amener à nous diriger vers l'hôpital pour notre première visite. Quelle délicate intention de sa part : c'est vrai, nous n'avions encore jamais eu l'occasion de découvrir la ville sous cet angle... Ce qui est dommage c'est que P'tit Homme n'étant pas réveillé, j'y suis allé seul, ma femme restant à la maison pour le garder. Mais je lui fis la promesse de l'emmener la prochaine fois pour ne pas faire de jaloux...

Visite de l'hôpital local

Je choisis d'aller à l'hôpital local qui se trouve à ¼ d'heure plutôt que le C.H.U qui se trouve à ¾ d'heure pour éviter les longues files d'attente. Et puis je le connaissais déjà pour l'avoir fréquenté dans le cadre du travail alors j'étais moins tenté par l'aventure. Après une bonne heure passée dans la salle d'attente, nous voilà dans un box et ma fille décide de faire accélérer un peu le mouvement en vomissant tout son déjeuner... Très efficace, le médecin qu'on nous avait promis d'ici une demi-heure apparaît comme par enchantement ! Ils sont vraiment étonnants ces enfants...
S'enchaînent alors les examens, radiographies, interprétation de la radio puis re-examen et nous ressortons après « seulement » trois heures avec un diagnostique rassurant : 
Pas de fracture, probablement un gros hématome qui va sortir mais en prenant un peu d'antalgique, elle devrait retrouver sa mobilité d'ici un jour ou deux... 
Bien docteur, merci docteur, au revoir docteur...
Nous rentrons à la maison rassurés et je dois dire que je ne suis pas mécontent de cette première visite : le personnel médical est disponible, les locaux sont récents et l'attente entre les examens est raisonnable. Mais ce que les enfants ne nous avaient pas dit, c'est qu'ils nous préparaient une nouvelle surprise : une nuit blanche ! 
La grande qui se réveille toutes les heures paires parce qu'elle a mal à son bras dès qu'elle bouge et le petit qui se réveille toutes les heures impaires... parce qu'il fait la roséole !
Je ne le verrai que le lendemain, au moment du bain mais il est couvert de petits boutons sur le haut du corps, derrière les oreilles et nous fait une poussée de fièvre. Nous prenons rendez-vous chez le médecin. Après une heure d'attente et au moment où P'tit Homme d'habitude si calme, commence à perdre patience, c'est à nous. Le médecin confirme notre impression et lui donne un petit traitement. Mais P'tit homme est ronchon, il n'a pas faim à cause de la fièvre et se plaint tout le temps... de concert avec sa sœur qui ne bouge pas mais étouffe un petit cri au moindre mouvement. Cela dit, ça nous fait des vacances parce que d'ordinaire on se croirait dans une annexe du cirque Pinder avec démonstration d'équilibriste, de sauts périlleux, de galipettes... Ca fait drôle de la voir immobile aussi longtemps. Nous l'encourageons à bouger son bras comme l'a recommandé le docteur afin de l'aider à retrouver de la mobilité mais elle est réfractaire et semble avoir encore mal alors nous n'insistons pas...

Et de deux...

La deuxième nuit est aussi une nuit blanche : les enfants se relaient pour nous tenir éveiller sous n'importe quel prétexte : le petit s'est mis sur le ventre et n'arrive plus à se remettre sur le dos, la grande préfère dormir assise parce qu'elle a encore mal, puis finalement n'arrive pas à dormir assise mais voudrait bien un coussin pour mettre sous son bras, le petit perd sa tétine, puis veut un biberon, etc...
Le lendemain le réveil est difficile pour tout le monde mais ça n'entame pas la détermination de nos enfants à nous faire profiter de notre week-end surprise jusqu'au bout : la grande ne peut toujours pas bouger son bras et malgré l'absence de signes extérieurs, on commence à se demander si l'hôpital n'est pas passé à côté de quelque chose de plus grave... Je lui fais un peu la morale en lui disant qu'il ne faut pas toujours écouter ses douleurs, qu'il faut se forcer un peu pour progresser, etc. Mais elle ne semble pas très réceptive et quand je la menace de retourner à l'hôpital si elle ne fait pas d'effort, elle ne dit pas non ! La coquine, elle nous avait préparée une deuxième visite, (probablement pour confirmer ou infirmer ma première impression), et un dimanche en plus, histoire de faire les choses biens ! Nous voilà donc repartis à l'hôpital local, le compte-rendu et les radiographies du vendredi sous le bras. L'accueil est mitigé et je sens bien qu'on est à deux doigts de me reprocher d'écouter un peu trop ma fille. Je n'ose pas leur dire qu'il s'agit d'un week-end surprise concocté par nos enfants et que je me dois de ne pas les décevoir et puis je me dis que s'ils savaient ils seraient probablement jaloux parce que ce n'est pas tout le monde qui a cette chance...
Nous attendons plus de deux heures à l'accueil avant d'être pris en charge par le médecin qui m'annonce tout de suite la couleur, un peu gêné :
J'ai bien regardé les radiographies de votre fille, et j'ai vu une légère fracture de la plaquette humérale avec un discret décollement osseux... mais la façon dont les clichés sont pris rendait difficile le diagnostique, c'est sûrement la raison pour laquelle mon confrère n'a pas vu vendredi et bla bla bla et bla bla bla... 
La pauvre ! Ca fait deux jours qu'elle souffre avec une fracture du coude et qu'on la presse de faire des efforts parce qu'on nous a dit qu'elle n'avait rien... je suis furieux mais je me contiens devant ma fille qui vient de comprendre qu'elle va avoir un plâtre, sa hantise ! Après une heure de palabres, de négociation, de câlins, de bisous et de promesses diverses et variées afin de lui faire entendre raison, (l'argument ayant emporté son adhésion étant que ses copines pourraient faire des dessins sur son bras!), le temps qu'une dose ultime d'antalgique lui fasse de l'effet, elle se retrouve avec une sorte de résine dernière génération qui durcie en quelques minutes, ce qui abrège notre visite dominicale à l'hôpital. Son bras semble énorme en rapport de ce petit corps frêle. Mais à peine posé, elle retrouve son énergie et commence à parler, parler, parler... pour ne plus s'arrêter, préparant son récit pour ses amies. Nous ressortons dans la soirée et je décide de faire un crochet par le Mc Do du coin afin de lui prendre un menu enfant en récompense pour son attitude courageuse face à la douleur et pour la remercier de ce « week-end surprise » chargé en émotions. De retour à la maison, sa maman est émue en voyant ce petit bout avec ce gros "machin" au bras... Après un gros câlin-magique-dans-les-bras-de-maman, nous festoyons en racontant nos tribulations mais notre fille décide de terminer sur un coup d'éclat au moment de se coucher :  
 J'ai mal a cœur...  
... Avant de se précipiter aux toilettes où elle va renvoyer le hamburger, les frites et le jus d'orange, avant d'aller se coucher, complètement vannée ! On peut dire qu'elle ne fait pas les choses à moitié et qu'elle a le sens de la mise en scène la gamine ! ! !

La dernière nuit est évidemment une nuit blanche au cours de laquelle nous nous relayons au chevet de l'un et de l'autre, au radar, au gré des pleurs et des gémissements, évitant de justesse une collision frontale dans le couloir vers trois heures du matin... je me promet d'adhérer à la LJPF* ! 
Concernant ce nouveau concept de week-end surprise, j'émets des réserves et je ne suis pas certain d'encourager nos enfants à renouveler l'expérience trop souvent. Il y a parfois des congés de fin de semaine un peu tristes mais la routine peut avoir du bon...