dimanche 3 février 2013

A la Petite école

En France, on se plaît à jouer avec les mots à tous propos... On change les noms des institutions et des organismes à la moindre occasion. Dans la police notamment, les services changent de nom comme un commissaire de chemise ! Par exemple, pour la permanence judiciaire, selon le commissariat où vous allez, vous aurez le Service de Quart, le Groupe d'Appui Judiciaire ou l'Unité de traitement Judiciaire en Temps réel ! Pour les patrouilles à pied, nous avons eu l'ilôtage, puis la Police de Proximité et enfin, les unités territorialisées.


Il semblerait que l'éducation nationale soit obligé de se faire à cette idée : une député socialiste vient de proposer de rebaptiser l'école maternelle pour l'appeler « Petite école » ou « Ecole première »... Comme s'il n'y avait pas assez de sujets de préoccupation pour le gouvernement en ce moment ! Voyons néanmoins ses arguments : Elle trouve d'abord que le terme « maternelle » est trop sexiste, ensuite que cette dénomination laisse entendre que l'univers de la petite enfance serait l'apanage des femmes et enfin, elle entend neutraliser la charge affective maternante afin de privilégier le côté éducatif de l' école.


 Si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas), concernant le côté trop sexiste de l'école maternelle, je trouve pour ma part que le terme « Petite école » est infériorisant, dépréciant... humiliant ! Et si on considère l'appellation « Ecole première », je me demande comment on appellerait alors l'école primaire ? (Puisque la définition de primaire est qui vient en premier - Petit Robert 2011).  L'école secondaire ? Et le secondaire deviendra le tertiaire ???

Sur le fait de lutter contre l'idée que la petite enfance serait l'apanage des femmes, il est vrai que de plus en plus de papas s'impliquent dans la vie quotidienne de leurs enfants, les conduisent à l'école et viennent les chercher à la sortie. Mais pour avoir fréquenté différentes crèches, pour avoir eu affaire à différentes assistantes maternelles et vue des écoles dans plusieurs régions, j'ai rarement vu des hommes garder des enfants à domicile ou travailler dans les crèches et les écoles maternelles...

Enfin sur le côté trop maternant de l'appellation, quand on confie son enfant pour la première fois à une institution scolaire alors qu'il n'a pas tout à fait trois ans, savoir qu'il y a un côté maternelle, voire maternant, je trouve ça plutôt rassurant au contraire ! La phase éducative viendra plus tard...

 
Comme le font remarquer les internautes sur les réseaux sociaux, si le gouvernement suit la député, il va falloir rebaptiser un certain nombre d'expressions... à commencer par le Père Noël (Parents Noël?), la coupe glacée la Dame Blanche (Humain incolore ?)... et notre mère-patrie alors ?Je pense pour ma part aux hommes sage-femmes qui sont de plus en plus nombreux dans les cliniques... Faut-il les appeler des sage-hommes (alors que les termes sont antinomiques, n'est-ce pas ;-) ?
Non, décidément, le gouvernement a d'autres chats à fouetter que de s'attaquer à la sémantique de l'éducation nationale qui a déjà beaucoup à faire afin d'inculquer à nos chères têtes blondes les bases du calcul et de notre langue maternelle...OUPS, pardon, de notre langue première... ou parentale ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire