samedi 28 septembre 2013

La Charte de la laïcité à l'école

Le 9 septembre dernier, le ministre de l'éducation nationale lançait la charte de la laïcité à l'école. Elle contient une quinzaine d'articles pour rappeler quelques règles de vie pour faire partager les valeurs républicaines aux élèves au sein des établissements scolaires. Pourquoi pas ? Sauf que le texte ne fait que rappeler la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles et l'obligation de se conformer au règlement intérieur des établissements. Une charte pour dire qu'il faut respecter la loi ! Et l'année prochaine on sortira un décret pour dire qu'il faut respecter la charte qui dit qu'il faut respecter la loi ? Non, en fait un haut fonctionnaire a précisé que la charte de la laïcité avait son utilité car "c'est un rappel du droit, sous une forme pédagogique et pas dans le jargon juridique".*


Je me suis donc penché sur la chose mais j'ai bien peur que ce monsieur ne soit très optimiste sur les capacités intellectuels de nos chérubins. Heureusement, le texte doit être expliqué par les professeurs. Voici un extrait des dialogues entendus à la lecture de quelques articles :
  • Article 1 : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale...
<< Je savais pas qu'on pouvait la diviser, la soustraire ou l'additionner la France... on l'a pas vu çà en math, Madame ! >>

  • Article 3 : La laïcité (...) permet la libre expression de ses convictions dans le respect de celles d'autrui et dans les limites de l'ordre public.
<< Moi, je suis convictionné que le public, il me donne pas d'ordre... t'as compris ? >>

  • Article 6 : La laïcité à l'école offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l'apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme...
<< Ma personnalité elle a pas besoin d'être forgé et l'arbitre je le nique ! Et puis j'ai pas besoin d'être protégé du "prosac élitiste" non plus, je prends pas de médocs de merde ! >>  


L'intention était bonne mais je plaint les profs qui vont devoir expliquer çà... Si les instances dirigeantes de ce pays veulent être entendus des plus jeunes, ils vont devoir faire un effort d'adaptation. S'ils veulent que leur charte ait une réelle utilité, il faut qu'elle soit rédigée simplement et pas comme un "énième" acte administratif qui va finir défraîchit sur un mur moisi...

<< Charte de l'application de la loi prévoyant le respect du décret publié par une ordonnance prise par...


 * Article Le Point du 09/09/2013 "La charte de la laïcité dévoilée"

mercredi 25 septembre 2013

Une concurrence déloyale !

Depuis quelques années, nous entendons parler de l'obsolescence programmée. Il s'agit pour les fabricants de prévoir à l'avance la durée de vie de leurs produits afin d'encourager leur remplacement régulièrement. C'était une notion un peu abstraite en ce qui me concerne jusqu'à ce que nous recevions une plainte contre notre fille déposée par le Bureau de l'Obsolescence Programmée pour concurrence déloyale ! En effet, le souci premier des constructeurs est de faire durer leurs objets un minimum de temps afin de créer une dépendance chez l'utilisateur. Ensuite, il doit tomber en panne, nous obligeant ainsi à acheter un nouveau modèle, parfois plus performant et souvent plus cher. 

Avec ma fille, on n'a même plus le temps de devenir accro tellement elle casse rapidement tout ce qu'elle touche ! Il ne lui faut que quelques heures pour que les objets dont elle se saisit, rendent l'âme. Elle fait le désespoir de sa mère qui était une petite fille soigneuse et elle ruine son père qui ne peut s'empêcher de penser que : "Cette fois elle a compris, elle va y faire attention..." jusqu'à ce qu'elle recommence ! Au cimetière de tout ceux qui ont eu la malchance de passer par ses mains depuis quelques mois on trouve :
  • Des serre-tête (deux ou trois cassés)
  • Des bagues (une ou deux cassées et une pierre décollée),
  • Des bracelets et des colliers (deux ou trois cassés), 
  • Une montre (fermoir cassé),
  • Un réveil  (mécanisme cassé),
  • Des poupées Barbie (jambes arrachées, tête déboîté),
  • Une figurine princesse en résine (tête arrachée...)
  • Un parapluie (une baleine cassée, toile déchirée)
  • L'appareil photo numérique de maman (écran enfoncé),
  • Le téléphone portable (écran brisé),
  • Une poussette de poupées (roue cassée),
  • et quelques dizaine de verres (des petits, des grands, avec dessins de princesse ou non...)
Le bureau de l'obsolescence programmée met donc en garde les fabricants car si ma fille continue à ce rythme, les usines risquent de ne plus pouvoir suivre. Leur production deviendra rapidement insuffisante pour satisfaire son appétit de destruction massive et si jamais ils décident d'augmenter leur stocks, c'est la planète qu'ils risquent de mettre en danger !
Lors de son procès, j'espère obtenir la clémence du jury en leur disant qu'elle travaille en secret pour le bureau de vérification des jouets et des objets et qu'elle ne fait que son devoir. Le problème c'est que ça risque de l'encourager à continuer... Si ça ne suffit pas, je vais leur promettre qu'elle ne touchera plus à rien pendant les 20 prochaines années. Elle risque d'être frustrée et j'aurais peut-être du mal à les convaincre mais si je peux contribuer à sauver l'économie mondiale d'une faillite générale... ça vaut bien quelques sacrifices !


samedi 21 septembre 2013

La mienne est plus grande que la vôtre ! ! !

Cette phrase (qui pourrait être mal interprété sortie de son contexte), je l'ai entendu il y a quelques jours dans la cour de récréation en allant chercher ma fille à l'école. Deux pères discutaient ainsi de leurs progénitures respectives en les comparant :
- La mienne est plus grande que la vôtre...
- C'est vrai mais la mienne a parlé très tôt... 
- La mienne marchait à 10 mois...
- La mienne court déjà très vite... 
Où est le rapport, me direz-vous ? Je n'en sais rien ! Ils discutaient de leurs filles de 3 ou 4 ans comme on pourrait le faire de deux restaurants, de deux voitures, de deux cannes à pêche ! Je comprends qu'on soit fier de ses enfants et des progrès qu'ils accomplissent mais ils sont tous différents et évoluent à leur propre rythme. 
Ma fille est plus grande que ses copines de son âge. Ca peu parfois être gênant pour elle mais ce sera peut-être une chance quand elle sera adulte et qu'elle aura une taille mannequin !
P'tit homme n'a pas encore de cheveux mais j'espère qu'ils pousseront un jour. Et si jamais çà ne vient pas, il sera à la mode puisque nombre d'hommes se rasent complètement la tête ! Et puis il a déjà 5 ou 6 dents à l'âge ou certains n'en ont que 2 ou 3... çà compte ou pas ? 
Bref, je ne sais pas si c'est pour se rassurer mais certains parents feraient bien d'arrêter de se prendre la tête en voulant comparer ce qui n'est pas comparable. Les enfants naissent avec des qualités et des défauts, ils développent certaines aptitudes plus vite que d'autres mais au final, ils savent tous marcher un jour, parler, lire et écrire... 
Laissons-les avancer à leur rythme. Ce qui compte vraiment c'est ce qu'ils feront de leur vie à l'âge adulte. Et alors là, on verra si les divas de la chanson pré-natale, les championnes de la course à la crèche, auront réussit à la hauteur des espérances de leurs parents...

mercredi 18 septembre 2013

La Reine des listes

Ma femme m'a fait remarquer un jour que je ne lui consacrais presque jamais d'article sur ce blog. 
- Tu parles toujours de toi et des enfants mais rarement de moi...
Disons-le tout net, c'est plus par pudeur que par égoïsme ou volonté d'ostracisme mais puisque tel est son désir, j'ai décidé de lui donner satisfaction et de vous parler d'elle. Avant tout, je dois vous avouer qu'elle souffre d'une maladie qui n'est pas rare mais qui atteint parfois une forme très sévère, il s'agit de la Listite Aigüe. Vous ne connaissez pas cette maladie ? Elle consiste à établir des listes pour tout et c'est un mal incurable !

Par exemple, je rentre dimanche soir après un week-end de permanence agité et je commence à profiter de la douceur du foyer retrouvé, je me délecte par avance de la tranquillité dont je vais jouir pendant mes deux jours de repos, quand toute la petite famille sera partie au travail, à l'école ou chez la nourrice... quand je constate la présence d'une liste de choses à faire :
  • Nettoyer la piscine,
  • Nettoyer le garage,
  • Nettoyer la salle de bain,
  • Arroser les plantes dans le jardin,
  • Prendre rendez-vous chez le garagiste pour changer les pneus,
etc, etc, etc. Autant dire : Adieu repos douillet, sieste de luxe, calme et volupté !

On pourrait être tenté de négocier sur ce qu'il est vraiment nécessaire de faire, prioritaire ou pas, indispensable ou non. Mais face au malade atteint de Listite Aigüe, il est préférable d'acquiescer, de le rassurer, de lui dire que tout sera fait dans les temps sous peine de s'exposer à une dégradation des conditions de la vie conjugale... Et puis je dois avouer qu'il y a quelques avantages à suivre des listes pour ne rien oublier et d'ailleurs je fais de même quand je vais faire les courses. Ce qui ne m'empêche pas d'oublier à chaque fois quelque chose mais c'est souvent parce que j'ai oublié de le marquer sur ma liste justement ! Il faut dire que je suis "un peu" tête en l'air parfois. Serait-ce pour cette raison que ma femme m'adresse des listes chaque jour que Dieu fait ? Non, je n'ose pas le croire...

Je vais arrêter là tout de suite parce que si jamais ma femme lit cet article et qu'elle s'aperçoit que le rare billet que je lui consacre est une critique à peine voilée, elle risque de m'en vouloir. Elle rend rarement visite à Papa-Poule(t) mais on ne sais jamais, si pour une fois l'envie lui prenait de rattraper le temps perdu... Je vais quand-même préparer des arguments au cas où elle m'en voudrait pour ces quelques lignes trop rapidement tapées sur le clavier :

LISTE DES ARGUMENTS POUR CALMER MA FEMME SI ELLE LIT CET ARTICLE *

  • Tu voulais que je parle de toi plus souvent, c'est fait !
  • Fallait que je publie un article aujourd'hui et j'avais aucune idée...
  • Si elle est bougon, lui dire que je l'aime.
  • Si elle râle vraiment, lui offrir des fleurs pour me faire pardonner.
  • Si elle n'est vraiment pas contente, lui offrir un bijoux pour me faire oublier un peu.
  • Si jamais ce billet d'humour provoque une crise majeure dans notre couple, penser à investir dans un canapé lit !
Finalement, c'est ma femme qui a raison : les listes permettent vraiment de ne rien oublier ;-)


* Penser à lui donner la liste des sites qui publient des listes toutes prêtes afin de lui faire gagner du temps : (www.echolaliste.com ou www.x-lists.com)

samedi 14 septembre 2013

Les enfants, les flics et la mort...

 L'autre jour, dans la voiture en allant à l'école, ma fille me dit :
- Le papa de ma copine est mort écrasé par une voiture. 
- Ah bon ? C'est triste çà, c'est arrivé quand ?
- Je sais pas mais je lui ai dit que son papa il faut qu'il fasse attention en traversant parce que toi papa tu fais attention et tu te fais pas écraser...
- Euh... oui effectivement mais je ne suis pas sûr que ce soit de nature à consoler ta copine ce genre de remarque !
En arrivant à l'école, je me renseigne auprès de l'assistante maternelle qui est très surprise d'apprendre la nouvelle. Quelques minutes plus tard, arrive le papa en question qui se porte plutôt bien pour quelqu'un qui est passé sous une voiture... Je dis à ma fille que c'est très vilain de mentir et je lui demande pourquoi elle raconte des bêtises, surtout à ce sujet ! Elle me répond que c'était pour faire une blague. Je lui fais remarquer que c'est triste et qu'on ne plaisante pas avec la mort. Elle me répond :
 - Mais pourquoi papa ?
- Mais parce que c'est triste !
- Bah justement...

Elle n'a pas tord. Pourquoi ne pourrait-on pas plaisanter avec la mort ?
La mort rend triste parce qu'on perd un être cher. Et même quand on ne connaît pas la personne, on ressent un certain malaise à l'évocation d'un décès. Pourtant, les flics plaisantent souvent avec la mort. Ce n'est pas par manque d'éducation ou de compassion mais à force de la côtoyer quasi quotidiennement (accidents de circulation, suicides, homicides, etc). On finit par la banaliser ou par la mettre à distance afin de se préserver. On ne peut prendre sur soi toutes les peines de la famille, des amis du défunt. Le meilleur moyen pour ne pas se sentir atteint par la fin de vie quand on y est régulièrement confronté est de la tourner en dérision. Certains peuples se réjouissent même de la mort de leurs proches qui accèdent enfin à un état de conscience supérieur ! Sans aller jusque là, il faut accepter que ce ne soit pas forcément un manque de respect de plaisanter et de rigoler en présence d'un mort. C'est d'abord un moyen de se protéger pour continuer à avancer et je pense que les enfants font pareil. On ne peut pas les en blâmer...
 


mercredi 11 septembre 2013

La discipline positive et ses limites

A 13 mois, p'tit homme ne sait toujours pas marcher mais à la moindre occasion, il ouvre les portes des placards, les tiroirs et en sort tout ce qu'il trouve, vidant consciencieusement leur contenu pour le répandre dans la maison avant de repartir satisfait du travail bien fait !
Le problème c'est que, dans la cuisine, il y a des produits dangereux sous l'évier, des verres à pied dans un placard et des ustensiles coupants dans les tiroirs... Nous avons donc posé quelques systèmes de sécurité afin de sécuriser les lieux mais cela rend de plus en plus compliqué le moment de préparer les repas. Comme on trouve de tout sur internet, je me suis mis à chercher un moyen pour arriver à l'éduquer sans lui crier dessus toutes les trente secondes. Et j'ai trouvé la discipline positive. Il s'agit d'une méthode américaine importée en France par une psy et qui promet une méthode éducative simple et efficace pour les parents, ferme et stimulante pour les enfants ! Il y a quelques points à respecter pour que nos diablotins deviennent des anges :

1er point : Le sens caché des bêtises
Quand un enfant fait une bêtise, ce n'est pas pour embêter ses parents, c'est pour une raison bien précise. A nous de la trouver et d'y remédier.
J'ai compris : p'tit homme veut devenir flic pour faire des perquisitions comme papa et maman. Suffirait juste de lui aménager une pièce comme on en trouve dans les écoles de police pour qu'il puisse tout vider des placards et ainsi soulager son irrésistible désir de devenir un vrai policier !

2e point : Utiliser ses bêtises comme support d'apprentissage
Chaque bêtise doit être une opportunité d'apprendre plutôt qu'une réprimande. Il faut recommencer jusqu'à ce qu'il comprenne la bonne attitude à adopter et ne jamais s'énerver.
Ok, alors quand la semaine dernière il a sorti un verre à pied du placard pour le laisser tomber, je n'aurai pas dû le disputer mais nettoyer et attendre qu'il le refasse pour lui dire "non, c'est pas bien", jusqu'à ce qu'il en reprenne un autre et ainsi de suite (car p'tit homme est très joueur et un peu têtu !). Faut que je pense à prendre la carte Ikéa Family parce que ça va nous coûter cher en verre cette méthode...

3e point : Il faut encourager l'enfant et montrer l'exemple
L'enfant a constamment besoin de notre soutien inconditionnel pour construire son estime de soi.
Alors là... Autant pour apprendre à marcher je peux le féliciter avec un air béat dès qu'il entame un pas mais je vais quand même pas me pâmer d'extase à chaque fois qu'il passe devant un placard sans tenter de forcer la sécurité pour l'ouvrir !

J'ai trouvé une autre solution plus radicale et tout aussi efficace que leur méthode américaine : je vais mettre une barrière à la porte de la cuisine. Il ne sera pas tenté de faire des bêtises et il sera derrière des barreaux comme çà, s'il ne devient pas flic mais délinquant, ça lui donnera un aperçu de ce que c'est la prison... c'est de la discipline positive çà, non ?


samedi 7 septembre 2013

Des petites bêtes dans le cartable...

Collection de Pet Shop
En 20 ans de police, j'ai eu l'occasion de rencontrer des enfants très précoces dans la délinquance et la criminalité : des jeunes qui conduisent des voitures volées à 15 ans, qui cambriolent à 14 ans, qui agressent au couteau à 13 ans... qui violent à 12 ans ! Je me suis toujours demandé où étaient les parents, ce qu'ils faisaient ou plutôt, ce qu'ils n'avaient pas fait pour avoir manqué à ce point l'éducation de leurs rejetons. Et s'il m'arrivait de les recevoir, j'avais tendance à être un peu moralisateur, voire méprisant avec ces gens qui négligeaient trop leurs enfants selon moi. Après ce qui m'est arrivé hier soir, je jure de ne plus jamais les regarder de la même façon...

Je vais chercher ma fille à la sortie de l'école et au moment de monter en voiture, je regarde machinalement dans son cartable afin de vérifier s'il n'y a pas un mot de la maîtresse pour annoncer la photo de classe ou demander un document administratif, pour compléter le dossier comme çà arrive souvent... Il n'y a rien de tout çà mais je remarque deux petites figurines en plastique de la famille des Pet-Shop. Il s'agit de ces petits animaux multicolores que ma fille affectionne particulièrement. Je commence à la gronder gentiment en lui rappelant que c'est interdit d'amener des jouets à l'école afin d'éviter les conflits à la récréation. Elle ne répond pas vraiment, semble gênée et en y regardant de plus près, je ne reconnais pas ses figurines ! Je lui demande à qui sont ces petites bêtes, si une copine lui a prêté ou donné mais elle reste désespérément muette. J'insiste un peu car je tiens absolument à les rendre moi-même aux parents afin de régulariser les choses. Elle me dit :
- C'est à la maîtresse... 
Moi, très surpris :
- A la maîtresse ???
C'est vrai que les instit sont connues pour être parfois un peu puérile mais quand-même, jouer aux Pet-Shop à son âge... Et puis même si çà lui appartient, je doute qu'elle les ait prêté à ma fille, ou alors elles sont déjà super copines !  Enfin bref, j'insiste encore pour en savoir plus et elle finit par lâcher qu'elle les a pris dans la classe. Je mets quelques secondes à comprendre... Je reste sans voix l'espace d'un instant. Je n'ose pas croire que ma fille a pris quelque chose qui ne lui appartient pas pour se l'approprier ! En d'autres termes : elle a volé ! ! !
- Mais j'allais les rendre papa...

Que dire ? Que le ciel m'est tombé sur la tête, que le sol s'est effondré sous mes pieds, que j'ai immédiatement décidé de faire un pèlerinage à Lourdes et d'enchaîner avec le chemin de Compostel afin de solliciter la clémence du Seigneur... Je dois dire qu'à ce stade de ma vie, je me pose de sérieuses questions sur mes capacités à être un bon Papa-Poule(t). Après les violences aggravées perpétrées à mon encontre en récidive par notre fils il y a quelques mois(1), je me trouvais confronté à une voleuse. Quoi de plus humiliant pour un flic que d'avoir des enfants délinquants ? Quand ils sont majeurs, on se console en se disant qu'on leur a donné la meilleure éducation possible et qu'il ne tient qu'à eux de faire le bon choix de vie... En même temps, je pourrais être fièr d'avoir des enfants aussi précoces ! C'est vrai, on est toujours content de dire qu'ils savent marcher avant les autres, qu'ils savent lire ou écrire, faire du vélo sans petite roue, etc. Alors pourquoi je ne serai pas fièr de dire qu'à un an mon fils marche sur les traces des plus grands truands ? Peut-être même pourrait-il un jour intégrer une école de banditisme à Marseille et qu'il pourrait être le meilleur tueur à gage de toute la Canebière. Tandis que ma fille oeuvrerait dans les plus grands Palaces de Cannes ou de Monaco afin « d'emprunter » les plus beaux bijoux aux plus grands joailliers de la planète, avec l'intention de les ramener un jour, bien sûr...

Plus sérieusement, j''étais à la fois furieux et consterné. J'ai pris ma fille par la main, j'ai mis les bestioles thermoformées dans l'autre et je suis retourné à l'école. La maîtresse s'apprêtait à partir. Elle nous accueille avec le sourire en nous demandant ce que nous avions oublié... en voyant ma tête, son sourire s'est rapidement estompé ! Après qu'elle m'eut confirmé ce que je pensais, j'ai dû me contrôler pour disputer ma fille sans hurler. Elle a eu le droit à une sévère admonestation de ma part et la maîtresse lui a dit qu'elle était très déçue et qu'ils en parleraient toutes les deux demain, calmement. Ma fille a demandé pardon à la maîtresse qui a accepté ses excuses. Elle sera néanmoins punie ce week-end en ce qui me concerne. La maîtresse m'a un peu rassuré en me disant que ce genre de comportement n'était pas rare à cet âge et que ce n'était pas si grave puisque ce n'était pas dans ses habitudes. Elle s'est même confiée a moi en ajoutant que sa fille avait fait la même chose au même âge mais dans un magasin, ce qui lui avait valu la honte de sa vie ! Ca permet de relativiser...

mercredi 4 septembre 2013

C'est pas marrant d'être grand !

 Hier, je demande à ma fille de 5 ans comment ça se passe après deux jours d'école en grande section de maternelle :
- C'est pas marrant d'être grand : on fait que travailler ! La maîtresse elle veut pas nous laisser jouer.
Effectivement, les moyens peuvent jouer à la dinette, à la marchande, faire des dessins, etc tandis que les grands doivent commencer à apprendre les lettres, les chiffres, à compter... Et çà n'a pas l'air de l'enchanter ! Mais je ne peux pas la blâmer, il m'arrive de me dire la même chose : quand je suis enfermé dans le bureau à faire de la paperasse et que j'entends les collègues dehors en train de "jouer" aux gendarmes et aux voleurs avec des cambrioleurs en fuite, j'aimerais bien participer aussi. Mais il y a un temps pour tout...
L'enfance, c'est le temps de l'insouciance mais avec l'âge, vient le temps de la prise de conscience : la vie n'est pas un jeu, c'est même très sérieux ! Et il faut s'y prendre très tôt si on ne veut pas se réveiller un jour sur le bord de la route à devoir se contenter de regarder les autres passer... Alors j'essaye de relativiser :
- Je comprends que pour l'instant ce ne soit pas très marrant de devoir apprendre les lettres mais quand tu les connaîtras toutes, tu pourras lire des livres toute seule, comme une grande.
- Bof... moi je préfère jouer... c'est vraiment pas marrant d'être grand !

dimanche 1 septembre 2013

C'est la rentrée : il faut s'organiser !

C'était il y a un an déjà ! J'ouvrais ce blog et entamait une année de congés consacrés à mes enfants et ma femme. Cela fait maintenant un mois que j'ai repris le travail et les enfants étant chez Papy et Mamie, la reprise s'est faite en douceur. Mais la semaine prochaine, les choses sérieuses vont commencer... Et comme on ne fait pas les choses comme tout le monde, la rentrée pour nous ne sera pas mardi mais bien demain, lundi. La première entre en grande section de maternelle et le deuxième débute chez sa nounou le lendemain. 

Nous avons soigneusement préparé cette rentrée mais c'est avec un peu d'appréhension que nous l'abordons car nous avons repris le travail tous les deux et nous allons devoir jongler entre les obligations professionnelles, l'école et la nourrice... Cela fait quinze jours que nous tenons des briefings quasi quotidiens afin de coordonner au mieux nos emplois du temps respectifs !

La grande devrait garder la même maîtresse que l'année dernière puisque ce sont des classes à double niveaux et p'tit homme a déjà fait quelques heures d'adaptation chez nounou alors çà devrait bien se passer. Mais on se pose quand même des tas de questions :

  • Lever la grande à 06h30 et le petit à 07h00, n'est-ce pas un peu tôt ?
  • En rentrant vers 19h00 à la maison, est-ce que çà ne fait pas des journées un peu longue ? Est-ce qu'on aura le temps de leur donner le bain et de préparer à manger pour qu'ils soient couchés à 20h00 ?
  • Est-ce qu'on aura encore le temps de jouer, de parler... de se voir ?

Et il n'y a pas encore les devoirs à faire...
Autant de questions que n'importe quel parent responsable se pose concernant la gestion du quotidien afin de concilier au mieux vie personnelle et professionnelle. Surtout que dans la police comme dans toute entreprise, si on a parfois des imprévus à gérer, on a aussi souvent des horaires décalés, des permanences de week-end, des heures supplémentaires à faire, etc. Quand on commence un service d'ordre imprévu, on ne sait jamais quand on ça va se terminer : ce sont les manifestants qui décident ! Quand on entame une procédure avec des gardes à vue, on ne sait jamais vraiment comment va évoluer l'enquête et c'est le procureur qui décide de la fin de la mesure... autant d'impondérables qu'il faudra gérer afin de ne pas oublier les enfants !

Cette préoccupation des parents n'est pas nouvelle mais elle s'est accentué depuis quelques années avec une certaine priorité donnée aux enfants et à l'épanouissement dans sa vie de famille. Les pouvoirs publics en sont conscient puisque dès 2004, une étude du Ministère du travail révélait que 4 salariés sur 10 trouvaient que leur travail rendait difficile leur vie de famille, les salariés exerçant des horaires atypiques étant particulièrement touchés(1). En 2006, une mission interministérielle publiait un rapport sur le sujet : « Mieux concilier vie familiale et professionnelle »(2) qui aboutissait à établir huit recommandations avec notamment une meilleure adaptation du temps de travail en renforçant l'implication des entreprises dans le choix des horaires en fonction des modes de garde.

En avril 2013, le cinquième baromètre de l'Observatoire de la Parentalité en Entreprise et de l'Union Nationale des Associations Familiales révélait que 93 % des salariés trouvaient important l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Presque une évidence pour des parents mais dans le même temps, 76 % des personnes interrogées estimaient que les entreprises ne faisaient pas beaucoup de chose pour les aider au quotidien. L'étude constatait même la baisse du sentiment d'écoute et de la prise en compte des spécificités des parents salariés alors qu'une attente forte en matière de souplesse au travail était demandé par les patrons ! D'ailleurs 41 % des salariés pointaient du doigt les horaires incompatibles avec la scolarité des enfants ce qui laisse à penser que les différents rapports et études n'ont pas vraiment été pris en compte par les dirigeants... Est-ce une réelle surprise dans un contexte de crise ? Cependant, 76 % des salariés s'estimaient tout de même satisfaits de la conciliation vie familiale / vie professionnelle...

Dans un article du magazine Parents paru il y a quelques jours(3), il semblerait que les mères soient plus stressées que les pères par le sujet : elle seraient préoccupées par la gestion de la vie familiale pendant un quart de leur temps de travail et se croiraient beaucoup plus obligées d'aménager leurs horaires en fonction des enfants que les pères avec, au final, des effets plus néfastes sur le bien-être des mamans que sur celui des papas...

La conciliation de la vie familiale et professionnelle est un enjeu important pour la société, un challenge pour les parents et un test de solidité pour le couple où chacun doit trouver à s'épanouir sans y laisser la santé ou négliger son travail. Un défi que nous nous apprêtons à relever, l'important étant d'arriver à se ménager de petits moments d'intimité autour du dîner ou au moment du coucher et de profiter du week-end pour partager des instants de complicité autour d'activités en commun. Rendez-vous dans quelques mois pour le debrifing et :