lundi 25 mars 2013

Combien coûte un enfant ?

Il y a quelques jours, je suis retombé sur un article du Parisien qui titrait : Combien coûte un enfant ?
Je me suis dis :
- Chouette ! Je vais regarder combien valent mes gosses à l'argus et selon la côte officielle, je pourrais faire une plus-value si j'arrive à les revendre un bon prix ! Parce que, c'est vrai qu'un enfant c'est un investissement : on le nourrit, on l'élève pour qu'un jour, enfin, il nous rapporte !
- Rapporte quoi ?... des ennuis ! … Ah oui, c'est vrai, ils rapportent plus souvent des ennuis que de l'argent ! A moins de les mettre à tendre la main à l'entrée d'un magasin avec un petit chien ou à la sortie d'une église le dimanche matin mais souvent la place est prise par les petits Roumains...
Trêve de plaisanteries, il s'agissait juste d'un dossier de plusieurs pages dans lequel était calculé (de manière très approximative...) ce que pouvait coûter un enfant en moyenne, selon le lieu de résidence de ses parents, le mode de garde choisi, etc. Mais j'ai trouvé ça bizzare : Ce qui pouvait paraître choquant il y a quelques années fait maintenant l'objet d'un dossier dans un journal, sans complexe ! J'ai même lu sur le net des témoignages de couples qui se posaient la question de savoir s'ils allaient ou non, faire un enfant « parce que ça coûte cher »... Je précise qu'ils n'avaient pas l'air particulièrement dans le besoin. Non, un couple de jeunes trentenaires, travaillant tous les deux, ayant des « besoins » (resto, ciné, livres, sorties entre amis, loisirs divers et variés...). Alors, je veux bien qu'il faille préparer la venue d'un enfant, qu'on ne fasse pas "çà" à la légère, mais de là à chiffrer au centime près le coût, ça me paraît plus qu'hazardeux...

Il est vrai que quand on décide de faire un enfant, on se demande si on aura les moyens de l'élever correctement, si on aura la place suffisante à la maison, si on ne doit pas changer de voiture, aménager la chambre, etc. Mais je ne me suis jamais demandé combien cela coûterait précisément. On ne choisi pas de faire un enfant comme on choisit une voiture ou une maison en cherchant le meilleur rapport qualité/prix...  Peut-être est-ce l'effet de la crise mais il me semble que si on doit s'arrêter à cette histoire de coût, le niveau de natalité va chuter !

Alors j'ai fait mes petites recherches. Selon l'INSEE (institut un brin plus sérieux que Le Parisien-Aujourd'hui en France), il est très difficile d'établir le coût d'un enfant car il varie selon les familles qui n'ont évidemment pas les mêmes revenus, pas les mêmes besoins, donc, pas les mêmes dépenses qui se font en fonction du mode de vie, de consommation, du lieu de résidence, etc...
Cependant, une moyenne a pu être établi et il semblerait qu'un enfant coûte à ses parents la somme de 36 861 €uros par an pour le premier ! Cela m'a parut énorme mais ils prennent en compte l'achat du matériel de puériculture (poussette, lit de bébé, baignoire, parc, etc). Ce sont les enfants de moins de 4 ans qui coûtent le plus cher : outre les équipements bien spécifiques pour les tous petits, il y a aussi le budget couches et petits pots qui reviennent très cher. C'est entre 4 et 11 ans que les enfants coûtent le moins car ils n'ont plus de besoins spécifiques et n'ont pas encore d'exigences matériels ou vestimentaires. Ensuite, cela se gâte avec l'adolescence...

Pour résumer et éviter d'annoncer des chiffres sans objet, selon l'INSEE, un enfant de moins de 14 ans coûte environ 20% du revenu des parents et après l'adolescence, environ 33% du revenu. Mais le budget se réduit avec le nombre d'enfant puisque les équipements acquis n'ont plus à l'être (si on les a gardé), les vêtements peuvent être réutilisés et le mode de vie familial adapté. De 36 861 € pour le premier enfant, on dépenserait « seulement » 3 084 € par an pour le 2e et 1 689 € pour le 3e... et le quatrième... il est gratuit ???

Bon, d'accord, on sait qu'un enfant ça coûte de l'argent mais ça enrichi la vie. C'est vrai qu'avant on allait au restaurant, au cinéma, on s'achetait de beaux vêtements, des montres, des bijoux, on se faisait des petits voyages, des week-end en amoureux, etc. Mais on s'adapte : Après, on va chez Mc Do et Flunch, on regarde des DVD de dessins animés, on fait des voyages en train dans la famille et des week-end pyjama sous la couette, bref, on dépense moins pour soi mais on dépense différemment. On a pas l'impression de se priver parce que les moments partagés avec ses enfants sont riches de joies et d'enseignements. Et puis au lieu d'aller au resto une fois par semaine, on y va une fois par mois mais on a confié les enfants à une baby-sitter et alors, les quelques heures volées au quotidien de notre vie de « papa-maman » sont de petites pépites que l'on savoure d'autant plus qu'à son retour on est content d'aller voir ses enfants dormir comme des anges. 
Un enfant, c'est vrai, ça coûte de l'argent... mais ça n'a pas de prix !


mardi 19 mars 2013

L'Amour à table ! ! !

Puisque le dernier petit billet n'était pas très drôle et que ma fille nous fait un petit festival de « bons mots » en ce moment, j'ai décidé de vous en faire profiter en publiant un petit billet intermédiaire...


Dimanche dernier, nous sommes allés à la messe tous les deux. On n'y va pas souvent mais j'aime bien me recueillir par moment et puis ma fille étant dans un établissement privé, je me dois de l'y emmener de temps en temps.

L'office se termine tard, nous rentrons à midi passé et ma femme est en train de donner à manger à P'tit Homme. Aussitôt, notre fille s'inquiète de ce que nous allons manger. Il faut dire que depuis quelques temps, elle conteste systématiquement ce qu'on lui propose avant même d'avoir avalé une bouchée, alors qu'elle aimait bien jusqu'alors.

Illustration :


Qu'est-ce qu'on mange ce midi ?

Du steack avec des petits pois...

J'aime pas les petits pois !


Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

Du saumon cuit avec du riz...

J'aime pas le riz !



Malgré tout, nous tenons bon et lui imposons de goûter à chaque plat, histoire que la « gastronomie » ne se résume pas pour elle à « saucisse - purée » ou « frites – ketchup » !

Et parfois, elle fait de belles découvertes...



Dimanche midi donc, ma fille demande à ma femme (qui ne fait jamais la cuisine... c'est moi le Chef à la maison...) :

Qu'est-ce qu'on mange ?

Ma femme, qui n'a rien préparé, mais qui se doute qu'elle attend la première occasion pour rouspéter, lui répond en lui faisant entendre ce qu'elle préfère :

Du jambon...

Ma fille semble coincée car elle adore çà... Et avant qu'elle n'ait eu le temps de dire quelques chose, j'ajoute, un brin moqueur :

...Préparé par maman avec Amour !

Ma fille répond aussitôt avec conviction :

J'aime pas avec amour ! ! !


dimanche 17 mars 2013

Le défi de l'Amour au 21e siècle...

En entrant dans la police il y a 20 ans, je ne pensais pas être confronté un jour à l'homosexualité des personnels* ! Dans ce métier qui véhicule des stéréotypes macho de force et de virilité, il me semblait impossible qu'un homme assume une telle différence. Et je ne m'étais pas trompé de beaucoup : très peu d'homme osent l'avouer, même si certain ont du mal à s'en cacher ! Par contre, j'ai connu (et je connais encore) des personnels féminins qui assument (voire, revendiquent !) leur choix d'un mode de vie et d'une sexualité différente... A l'époque, on ne parlait pas encore de mariage pour tous et j'avoue que je n'avais pas vraiment d'avis sur la question... Jusqu'à ce que je me retrouve à partager mon bureau avec une collègue lesbienne il y a dix ans environ. Elle vivait avec une femme depuis quelques années, elle assumait son homosexualité sereinement, en toute discrétion mais sans que ce soit tabou. Elles envisageaient d'avoir des enfants en ayant recours à l'insémination artificielle et se posait le problème de l'autorité parentale, au cas ou l'une d'elle décéderait... Elles ont eu chacune un enfant et elles les ont élevées ensemble. Durant toutes ces années, j'ai compris combien elles devaient affronter de problèmes au quotidien : avec leur famille, avec certains collègues, avec leurs voisins,etc. Plus tard, avec les parents d'élèves et les copains des enfants... J'ai fini par avoir du respect, de l'empathie, de l'admiration même, pour ces personnes qui font un choix radical et malgré tout difficile à assumer de nos jours.
A cette occasion, je m'étais demandé comment je réagirais si l'un de mes enfants m'avouait son homosexualité... et j'étais partagé !



Hier, en rentrant de l'école, ma fille m'a dit qu'elle avait un chéri : B. lui a offert une fleur en demandant si elle voulait bien être son amoureuse mais elle a refusé car elle aime A. ! Heureusement, il l'aime aussi... OUF, me voilà rassuré. Jusqu'à ce qu'elle me dise que finalement B. s'était rabattu sur sa copine C. qu'il aimait... mais qu'elle aimait aussi !
- Oui mais ce n'est pas pareil : ta copine, ce n'est pas ta chérie. Les filles ne peuvent pas être amoureuse entre-elles... 
- Pourquoi ??? me répond ma fille !
Oups !... Et oui, pourquoi ? Ou plutôt, pourquoi pas ?
A l'heure du mariage pour tous, comment lui expliquer que les garçons ne peuvent tomber amoureux que des filles et inversement ? Surtout, ais-je le droit de le faire ?

Là où nos parents nous disaient que l'amour est un sentiment très fort entre un homme et une femme, que le mariage scelle cette union de deux êtres de sexe opposé, pouvons-nous continuer à tenir ce discours quand on sait que la moitié des mariages hétérosexuels se finissent par un divorce ? Et si le mariage homosexuel est reconnu par la loi, et donc l'amour d'une personne du même sexe est reconnu par la société, comment lui expliquer que ce couple d'hommes qu'on voit se promener en se tenant par la main, que ce couple de femmes qu'on voit s'embrasser avec sensualité, n'est pas « normal » ?

En même temps, il m'est difficile de dire à ma fille qu'elle peut tomber amoureuse indifféremment d'un garçon ou d'une fille, que seul le bonheur compte, que son épanouissement personnel (et plus tard, sexuel) passe avant tout... Le stéréotype du couple hétérosexuel est encore très présent dans l'inconscient collectif et même si je revendique mon ouverture d'esprit, mon éducation chrétienne catholique a encore du mal à s'y faire (même si je ne suis pas très pratiquant). C'est le défi de l'Amour au 21e siècle ! A moins que le tout nouveau pape François donne sa bénédiction aux unions homosexuelles... mais ce n'est pas pour demain !

Finalement, je n'ai rien répondu ! Je n'ai pas trouvé les mots... Et puis elle n'a pas encore 5 ans ! J'ai encore le temps... Mais le jour où se présentera le problème (s'il se présente un jour et si tant est que ce soit un problème...) je crois que je lui dirai d'écouter son coeur. Et quel que soit son choix, je la soutiendrais tant que je pourrais.



* a noter que depuis plusieurs années, il existe une association gay et lesbien reconnue au sein de la police : FLAG

dimanche 10 mars 2013

Petites leçons de philosophie à ma fille

Dans la police, il existe un proverbe que les anciens aiment à répéter quand ils reçoivent un ordre qui ne leur convient pas et que certains commencent à argumenter pour tenter de passer outre :

<< Réfléchir, c'est commencer à désobéir... >>

Alors ils obéissent, ça leur évite d'avoir à réfléchir ! Heureusement, depuis quelques années, les policiers réfléchissent  un peu plus avant d'agir. Et sans vouloir jouer au philosophe, je me dis que le proverbe semble se vérifier parce que, quand on pense à ce qu'on nous impose (objectifs chiffrés, application de lois désuètes, remise en liberté de multi-récidivistes...), si on y réfléchissait, on finirait par tout plaquer ! Mais ceci est une autre histoire...


Un livre de réflexion

Il y a quelques temps, j'ai acheté à ma fille le livre "Les p'tits philosophes" dans lequel des personnages de BD reviennent sur les sujets qui intéressent les enfants, avec le vocabulaire adapté  : 
  • Qu'est ce que c'est que la colère ?
  •  Pourquoi on doit faire des efforts,
  • C'est quoi un ami ?
  • Pourquoi on va à l'école,
  •  etc.
Après le thème posé, une petite histoire en image illustre diverses réflexions puis une question est posée, qui amène à la réflexion, à partager avec l'enfant. Le concept est très intéressant et même s'il est indiqué dès l'âge de 3 ans par l'éditeur, cela me semble un peu tôt, en tous les cas pour ma fille, malgré ses 4 ans 1/2. Sauf que, des fois, elle me surprend !

Cette semaine, à la fin d'un repas, ma fille me demande ce qu'il y a en dessert. Après lui avoir énuméré les différentes possibilités qui s'offrent à elle, elle me répond :
"Je vais réfléchir... "
Quelques minutes plus tard, alors que j'ai commencé à débarrasser la table en attendant son choix, je la trouve en train de regarder en l'air, pensive. Impatient, je lui demande ce qu'elle fait :
" Rien... je réfléchis ! "
Un brin taquin, je lui rétorque :

" Tu fais rien ou tu réfléchis ? "
 Elle me répond d'un air assurée :
" Mais quand on réfléchit, on fait rien papa ! ! ! "
Surpris mais amusé, je l'interroge :
" Qui t'as dit çà ? "
Elle me répond comme si c'était évident :
"Mais c'est toi papa !"
J'ai très envie de rire et je m'apprête à nier avec vigueur mais, tout à coup, cela me fait penser à ce que je lui dis parfois quand elle a fait une bêtise ou qu'elle a désobéit :

<< Tu vas au coin, tu réfléchis et tu ne fais rien ! >>

La précision que j'apporte en lui disant de ne rien faire est utile afin qu'elle ne profites pas de la punition pour commencer à jouer avec ce qui est à sa porté, mais bien pour qu'elle réfléchisse à ce qu'elle vient de faire. Mais vu la façon dont elle interprète les choses, je me dis qu'il faut vraiment faire attention à ce que je lui dis. Surtout, je vais devoir réviser les leçons de philosophie parce que si elle dit ça à sa maitresse "mon papa m'a dit que quand on réfléchit on ne fait rien", je suis pas sûr qu'elle la comprenne bien...! ! !
 

lundi 4 mars 2013

Les bébés "made in France"

Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui j'ai envie de parler d'un livre consacré à nos chères têtes blondes. Pamela Druckerman, une américaine exilée à Paris depuis plusieurs années, vient de publier un livre très intéressant aux éditions Flammarion « Bébé made in France : quels sont les secrets de notre éducation ? ». Mère de trois enfants qu'elle élève en France, elle se livre à une analyse comparée de nos méthodes éducatives avec celles ayant cours aux Etats-Unis. Et, surprise, elle se dit admirative de l'éducation à la française ! Et c'est surprenant de se découvrir au travers des écrits d'une étrangère...



Elle détaille d'abord nos grands principes éducatifs tel que les règles d'alimentation, avec des repas équilibrés et en famille puis l'exercice de l'autorité parentale et notamment la politesse et le fait d'apprendre à nos enfants à patienter alors que les américains donnent la priorité aux enfants en toutes circonstances. Ensuite, le fait que les parents français ne sont pas dans la valorisation permanente de leurs enfants alors que les américains sur-valorisent leurs progénitures, encouragent leurs moindres faits et gestes à n'importe qu'elle occasion. Enfin, le fait que les femmes françaises ne sacrifient pas leur vie d'adulte et de femme lorsqu'elle deviennent mère là où les mères américaines vouent leur vie entière à leurs enfants.

Elle n'hésite pas à dénoncer l'hyper-éducation des parents américains qui, finalement, ne serait pas la meilleure forme d'éducation et elle valorise les parents français qui savent faire la part des choses en assumant une parentalité stricte mais plus sereine. On fini par se dire que ce qui nous paraît normal (la politesse, les repas en famille, etc) ne sont qu'un trait de notre culture et que, si parfois nous avons un peu honte de ne pas tout sacrifier à nos enfants, ceux qui le font nous envient de savoir prendre du recul. Car enfin, on élève pas des enfants pour les garder dans nos jupes (ou dans nos pantalons !) toute notre vie, mais bien pour qu'ils prennent leur envol un jour en s'insérant au mieux dans la société, avec toutes les règles que cela comporte et qu'il faut bien leur inculquer...



Évidemment, toutes ces considérations sont personnelles et ne valent pas pour toutes les femmes, pour toutes les familles. Mais cela révèle une facette toute à fait inconnu de nous autres français, le fait que notre système d'éducation sur lequel nous nous interrogeons souvent est finalement considéré comme un fleuron de la culture française au même titre que la mode ou la gastronomie !


Un seul reproche à lui faire : elle ne parle pas des papas poule !
Mais ce n'est pas si grave... Alors je n'ai qu'une chose à dire : VIVE LA FRANCE et VIVE LES PAPAS POULE !