mercredi 30 octobre 2013

Le pouvoir d'achat expliqué à ma fille de 5 ans 1/2

Pas toujours facile d'expliquer à ses enfants qu'on ne peut pas tout acheter quand on fait les courses et que, ce n'est pas parce qu'il n'y en a plus à la maison ou que c'est cassé qu'il suffit d'aller en chercher au magasin pour en acheter. Heureusement, Papa-Poule-(t) de la Fontaine a écrit une fable pour illustrer les principes du pouvoir d'achat et ainsi éduquer les plus petits aux subtilités de l'économie.

 

 

La petite souris avare

Une dent était tombée,
La petite souris était passée.
Une pièce de deux euros elle avait déposé,
Que la petite fille, aussitôt, voulait dépenser.

Tu ferais mieux d'épargner, lui dit son papa avisé,
Pour plus tard être plus à l'aise
Et ainsi pouvoir dépenser
Pour quelque chose qui vraiment te plaise.

Car avec aussi peu en poche,
Donné par la souris un peu chiche,
Une fois arrivée au magasin,
La petite fille n'était pas riche.

De jouet, n'ayant point trouvé,
Elle choisit un grand carnet.
Qu'elle voulut, toute seule, payer
Mais à la caisse, le prix était erroné.

L'objet tant convoité était trop cher,
La désillusion était amère.
Il lui fallait choisir autre chose,
La petite était d'humeur morose.

J'aurais pu payer le prix
Et rendre la joie à ma fille.
Mais la leçon d'économie
A rien, n'aurait servit.

Finalement, un plus petit carnet,
Elle pouvait acheter.
Un peu fade, il était,
Mais dans ses prix, il restait.

A la caisse, elle paya,
Assez fière de son achat.
A la maison, elle rentra,
Sa mésaventure, à sa mère, elle raconta.

La moralité lui fut ainsi expliquée :

Chaque mois, la petite souris nous verse un salaire,
Pour tous les jours aller travailler.
Avec ce qu'on reçoit, il faut faire,
On ne peut pas plus dépenser.

C'est pour cela qu'il faut bien compter
Quand on va faire les courses,
Sous peine de ne pouvoir manger
Si on n'a plus rien dans sa bourse.



samedi 26 octobre 2013

Ce qu'un Papa-Poule ne devrait jamais dire à ses enfants


Il y a parfois des petites phrases qui sortent toutes seules et qu'on regrette immédiatement d'avoir dit à ses enfants ! Parce qu'on ne les pense pas, parce qu'on passe pour un vieux c.., parce que c'est difficile après de revenir sur ce qu'on a dit, etc, etc...
Voici quelques uns de ses répliques dont on n'est pas très fier, histoire d'éviter un grand moment de solitude à ceux qui ne seraient pas encore tombés dans le piège :

  • Ne fais pas de tâche sur ta robe sinon maman ne sera pas contente !
D'abord parce qu'il n'y a pas qu'elle qui ne sera pas contente (nous aussi), ensuite parce que çà fait passer sa femme pour un vieux chameau (ce qu'elle n'est pas) et enfin parce que manger proprement ne s'apprend pas uniquement pour ne pas se faire disputer mais simplement pour être convenable en société. Et accessoirement, parce que les robes çà coûte cher et que la lessive miracle anti-tâche n'existe pas encore, malgré ce que peuvent dire les publicitaires.


Il y a aussi la phrase ringarde par excellence :
  • Moi, quand j'étais petit, mon papa et ma maman m'auraient disputés si j'avais fait çà !
Et alors ? D'abord, je détestais quand mes parents me disaient çà. Et puis t'es pas ton père ni ta mère ! Ensuite, c'était il y a longtemps (très longtemps !) et ce genre de comportement n'est peut-être plus aussi mal vu aujourd'hui. Enfin, sois tu sévis parce que tu estimes que c'est intolérable, sois tu la fermes et tu ravales tes frustrations d'antan ! Non mais, c'est vrai quoi...


Les promesses qu'on ne peut pas tenir :
  • Je vais t'aider à faire tes devoirs mais je te promets de ne pas m'énerver...
 Parce que c'est tellement aléatoire... ça dépend de notre état de fatigue, de notre humeur, de la matière (je déteste les math !) de la capacité d'écoute de l'élève, de sa motivation, etc, etc. Bref, de nombreux facteurs qui font que, soit on sort de la séance les nerfs en pelotes de s'être retenus à chaque mauvaises réponses (ce que l'enfant sent bien, il n'est pas idiot), soit on parvient à se retenir cinq minutes et on explose à la douzième idiotie lancée au hasard dans l'espoir d'abréger la torture ! Ce qui n'est évidemment pas la bonne solution. Mais d'ailleurs, y en a-t-il une ? ? ?

La chose à ne surtout pas dire quand ils sont trop petit :
  • Tu veux bien me rendre un service ?
Parce qu'ils n'ont aucun état d'âme à répondre franchement : NON ! 
Il est préférable de dire d'emblée ce qu'on attend de lui : "apporte-moi une couche pour ton frère s'il te plaît", ou "apporte-moi les bières dans le frigo que je me bourre la g....." ! (Quoique, ce dernier exemple est un mauvais exemple). Parce que si l'enfant refuse, on se sent idiot de devoir le menacer du genre de phrase qu'on ne devrait jamais dire non-plus :
  • Tu veux bien obéir pour me faire plaisir ?
Parce qu'un enfant n'obéit pas (seulement) pour faire plaisir à ses parents mais parce que dans la vie en société, il faut respecter certaines règles et qu'en générale, elles se rapprochent de celles édictées par les parents et que, plus on les intègre tôt, plus on peut évoluer à l'aise dans ce monde, sans trop de frustration... Et que çà évite d'avoir à dire ensuite :
  • Si tu n'obéis pas, je te punis !
Parce que les enfants savent très bien les risques qu'ils encourent en n'obéissant pas, inutile de les leur rappeler. Mais par contre, obligation de tenir parole s'il y a transgression, sous peine de voir ses futurs avertissements devenir complètement inutiles. Dois-je rappeler que la certitude que la peine encourue sera accomplit est plus dissuasive que n'importe quelle menace brandit en l'air ?

Et puis cela risque de nous amener à avoir recours à la phrase rédhibitoire : 
  • C'est moi qui commande !
Parce qu'un enfant, on ne le commande pas, on l'éduque. Parce que, obéir aux ordres, c'est (un peu) obéir sans réfléchir et que ce n'est pas tout à fait ce qu'on demande à un enfant, au contraire. Il faut qu'il comprenne l'intérêt qu'il a de faire de lui-même ce qu'on lui demande de faire et l'intérêt pour lui d'identifier rapidement la place bien déterminée que chacun occupe dans les relations interpersonnelles, s'il ne veut pas subir par la suite de graves déconvenues en pensant qu'il peut tout dire et tout faire avec n'importe qui, n'importe quand...

Il y en a sûrement d'autres que je vous convie à partager avec nous en laissant dans la rubrique "commentaires" ci-dessous, les petites phrases que vous avez déjà dites à vos enfants et que vous avez regretté immédiatement. 
Allez, n'ayez pas honte, c'est pour servir les futurs parents...
Parce qu'on dit que la vérité sort de la bouche des enfants mais il serait dommage qu'on dise aussi que les idioties sortent de la bouche des parents !



mercredi 23 octobre 2013

Se faire obeir sans crier... ou presque !

J'ai déjà eu l'occasion de dire combien P'tit homme avait une passion pour les placards.* Jusqu'alors, il se contentait de fouiller, parfois de sortir ce qui s'y trouvait mais depuis quelques jour, il a une nouvelle occupation : casser ce qu'il y trouve ! Les verres à pied, les assiettes à dessert, etc. De même en ce qui concerne les tiroirs de la salle à manger : il adore déchirer les livres de papa, les magazines de maman, les coloriages et les cartes de jeu de sa soeur, etc. Voyant les vacances arriver à grand pas et n'ayant pas envie de crier après lui toute la journée, j'ai ressorti un vieux bouquin qui eu son utilité il y a quelques années avec la grande : 

Se faire obéir sans crier, de barbara Unell et Jerry Wyckoff, Marabout, 5,90€
Il s'agit d'une méthode américaine (encore une...) qui promet d'apprendre à réagir avec bon sens face aux écarts de conduite de nos progénitures, sans recourir aux cris et aux menaces qui seraient contre-productives pour leur éducation. Cela s'adresse aux enfants de 1 à 5 ans et dois permettre de leur inculquer les bonnes habitudes pour plus tard... Excellent, çà colle pile-poil avec l'énergumène et nos bonnes intentions de parents ! Il y a différents concepts à mettre en oeuvre afin de s'assurer de l'efficacité de la méthode, le tout étant de baser la relation sur le dialogue préventif avec l'enfant, du style :
Il ne faut pas déchirer les livres. Si tu veux déchirer quelque chose, dis-le moi et je te donnerai ce qu'il faut. (page 90)
Ou bien :
Ce n'est pas bien de casser les choses car il te faudra les réparer après. (page 92)
Et le livre donne des exemples de "cas extrêmes" où les parents, à force de parler et de réprimander; finissent par obtenir gain de cause...
Chaque fois qu'il endommageait quelque chose, ses parents lui expliquaient ce qu'il pouvait faire et ne pas faire. Après plusieurs jours à apprendre qu'il était tout aussi responsable que ses parents des biens familiaux, "X" se mit à mériter toute l'importance qu'on lui accordait...
 
Ouai... bof ! Pas très convaincu par la démonstration, je décidais malgré tout d'appliquer ces conseils, même si je doutais un peu de leur porté sur les agissements de P'tit Homme... 

Avant-hier, je le surprend en train de fouiller dans le lave-vaisselle dont la porte n'était pas fermée et je le retrouve avec un verre à pied à la main. Je commence à lui demander gentiment de poser le verre en lui disant qu'il n'a pas le droit de le prendre mais il le lâche tranquillement en me regardant avec un grand sourire ! Je ne crie pas et je le met au coin pendant que je ramasse... Ils appellent çà "le temps de l'exclusion" dans la méthode ! Cinq minutes plus tard, je le retrouve en train de fouiller dans le seul placard qui n'ait pas de bloque-porte et il brandit une bouteille d'huile, satisfait de sa trouvaille. Je cris NON  ! et il repose immédiatement la chose avant de refermer la porte de lui-même, pas très fier. Je suis moi-même un peu honteux de m'être laissé aller à ce cri bestial mais force est de constater que çà a marché ! Mais je me promet de ne plus recommencer...

Hier matin, je vois P'tit homme qui prend un magazine sur la table du salon et qui commence à l'examiner sous toutes les coutures. Il commence à déchirer une page et quand je lui explique qu'il ne faut pas abîmer les livres, il se dépêche de finir son oeuvre histoire de brandir son trophé : une page complète arrachée ! Je lui retire le magazine sans m'énerver mais quelques instants plus tard, je le trouve en train de fouiller dans le tiroir de la commode où se trouve les livres et magazines empruntés à la bibliothèque. Hors de question de les rendre en petites coupures : Je cris NON ! et il lâche immédiatement le livre avant de repousser le tiroir et de s'en aller tout penaud...

Enfin hier soir, l'ayant quitté un instants des yeux dans la cuisine, je le retrouve avec une assiette à dessert entre les mains. Je tente de lui expliquer que nous n'en avons que six et que s'il en casse une, il fera le désespoir de sa mère qui peine à conserver un service à dessert digne de ce nom en prévision des quelques réceptions que nous donnons occasionnellement... Il me regarde avec un grand sourire avant de lâcher l'assiette qui se brise en deux ! Je n'ai pas le temps d'aller chercher l'aspirateur qu'il en a déjà pris une autre et s'apprête visiblement à lui faire subir le même sort avec délectation, quand je cris (je hurle, devrais-je dire ) :
NOONNNN ! ! !
P'tit homme dépose alors doucement l'assiette au sol, comme un criminel dépose son arme avec précaution quand une escouade du FBI investit un appartement dans les Experts...
Finalement, je dois bien me rendre à l'évidence : dialoguer avec son enfant est certainement préférable plutôt que de lui crier dessus à longueur de journée. Mais cela suppose d'avoir beaucoup de patience, beaucoup de temps, un abonnement chez Ikéa pour remplacer la vaisselle brisée le temps qu'il comprenne "...l'intérêt de prendre soin des biens familiaux..." comme ils disent ! Et puis parfois, crier un bon coup, ça a du bon : non seulement ça permet de se faire obéir de façon instantanée mais en plus ça permet de sauver quelques pièces de vaisselles... Et enfin, élément non négligeable : ça soulage ! Si j'osais, je dirais même que ça détend après une dure journée ! Mais c'est promis : demain, j'arrête...


* Lire le billet du 11 septembre 2013 sur la discipline positive et ses limites.

lundi 21 octobre 2013

Les tribulations de Papa-Poule(t) : le livre !

Voici enfin reprises Les tribulations de Papa-Poule(t) en livre !


Retrouvez 55 billets d'humour et d'humeur de Papa-Poule(t) tirés du blog http://unflicalamaison.blogspot.fr

Plus un texte inédit très drôle : "Lettre ouverte au jeune papa candidat à un congé parental ! "

Disponible en format poche, 150 pages au prix de 8,60 €.
Ou en édition numérique, fichier .pdf au prix de 3,69 €.

A commander directement sur le site de l'éditeur : 

http://www.thebookedition.com/un-flic-a-la-maison-stephane-lemercier-p-100145.html

Alors foncez le commander !

samedi 19 octobre 2013

Les premières fois

Cette semaine fût l'occasion pour notre petite famille de vivre quelques grands moments :

Notre fille a perdu sa première dent. Elle bougeait depuis des semaines et je pensais qu'elle ne tomberait jamais. Finalement, elle est arrivée en tenant une petite chose sanguinolente à la main, toute surprise, sans même avoir pleuré, comme une grande !

Pour la première fois, P'tit homme a jeté un livre dans les toilettes ! Je ne sais si je dois prendre çà comme un acte militant ou comme une provocation vis à vis du temps que je passe à écrire... En même temps, je ne lui en veux qu'à moitié parce que le bouquin en question n'était pas très bon (Les petites phrases des grands hommes... bof !)

Pour la première fois, notre fille a dormi jusqu'à plus de 09h00 ! Bon, elle avait plus de 40 de fièvre, ce qui est une bonne raison pour rester coucher mais quand-même, c'est la première grâce matinée de sa vie ! Preuve qu'elle était bien malade, le lendemain elle a refusé de prendre son goûter (ce qui n'était jamais arrivé) et quand je lui ai acheté un éclair au chocolat en sortant de chez le médecin le lendemain, elle ne l'a même pas fini... c'est bien la première fois !

Pour la première fois, P'tit homme a fait deux ou trois pas tout seul. Il ne marche pas encore mais il a fait l'effort de se lâcher, ce qui est plutôt bon signe. Je pense qu'il marchera un jour...
Enfin aujourd'hui,  notre fille a écrit PAPA / MAMAN toute seule, pour la première fois...

Et puis il y a des premières fois dont on se passerait bien :
L'autre jour, P'tit homme a réussit à monter les marches tout seul jusqu'à la moitié de l'escalier et heureusement, sans tomber, parce que j'avais oublié de fermer la barrière en bas... OUF : on a évité de le conduire à l'hôpital pour la première fois !

Alors c'est sûr, c'est, au choix : touchant, amusant, gratifiant, émouvant, inquiétant mais c'est surtout rageant... parce qu'on mesure leurs progrès avec fierté mais aussi le temps qui passe ! On se prend chaque jour une grande claque et on réalise qu'on vieillit inexorablement...


mercredi 16 octobre 2013

La fièvre du dimanche soir

Dimanche dernier, après une balade à vélo en famille dans l'après-midi, alors que je demande à ma fille ce qu'elle veut pour le goûter, elle me répond qu'elle ne veut rien manger. Un peu surpris car elle ne rate jamais un goûter, je me dis qu'elle doit être malade... deux heures plus tard, elle avait 39,8° !
Nous lui donnons le petit médicament à la fraise qui doit faire tomber la température et elle se couche sans manger. Elle se réveille plusieurs fois dans la nuit, elle a chaud puis elle a froid, bref, elle est bien malade. Le lendemain matin je prends rendez-vous chez le médecin. Il lui donne un traitement et nous dit de la garder au chaud jusqu'à ce que la fièvre tombe.Toute la journée elle se traîne, elle dort beaucoup, elle mange peu, elle est très calme... tout le contraire de ce qu'elle est d'habitude ! Le lendemain elle dort même jusqu'à 09h00, ce qui ne s'était jamais vu. 
Et là me vient une idée : la semaine prochaine, ils sont en vacances et c'est la promesse de journées agités : jouer dans la salle, courir, crier, se disputer... c'est bien simple, on finit la semaine de vacances complètement épuisés. Alors que là, si je parviens à entretenir sa fièvre pendant encore une semaine et si j'arrive à la refiler à son petit frère, ce sont de vrais vacances qui nous attendent :
  • Grâces matinées,
  • Economies sur les repas à la maison (elle ne mange presque rien),
  • Economie sur la facture de la cantine (puisqu'elle ne va pas à l'école),
  • Calme et sérénité dans la maison,
Que des avantages !
De toute façon, il ne faut pas prendre trop de médicament, c'est pas bon pour la santé. Et puis pas besoin de poser de congés annuels, suffit de présenter le certificat médical et on les transforme en jours enfant malade !
Alors vivement les vacances !*


*Ce petit billet, indigne d'un vrai Papa-Poule, est évidemment à prendre au second degré ;-)

samedi 12 octobre 2013

Un métier d'avenir...

Il y a quelques jours, alors que ma fille se réveille pour aller à l'école, elle entend passer dans la rue le camion qui ramasse les poubelles. Elle se met à la fenêtre et observe longuement le manège des petits hommes en jaune qui s'affairent à l'arrière de la benne avec les gyrophares oranges. Intriguée, elle me demande qui ils sont et ce qu'ils font. Afin de ne pas dénigrer une profession qui jouit d'assez peu de considération dans notre société malgré un travail ingrat mais indispensable au bien-être de nos concitoyens, je lui explique toute l'utilité du service municipal de ramassage des ordures ménagères et le rôle essentiel de ceux qui contribuent ainsi à la préservation de la salubrité publique. Et là, c'est comme une révélation pour elle. Elle me dit avec un grand sourire, les yeux pétillants de malice : 

- Papa, moi aussi je veux devenir ramasseuse de poubelles quand je serai grande !


Je manque de m'étrangler avec ma brosse à dents ! Si j'avais su, je ne lui aurais pas vanté les mérites du métier d'éboueur avec autant de conviction... Je tente de revenir sur mes propos afin de relativiser son intérêt soudain pour les poubelles en espérant la faire changer d'avis mais elle semble fermement décidée. Un peu désemparé, je fais part à ma femme des projets professionnels de notre fille, certain qu'elle trouvera les mots justes afin de la dissuader mais elle reste sans voix !

Après quelques instants d'hésitation, nous convenons qu'il faut voir le bon côté des choses :

  • C'est un métier d'avenir (il y aura toujours des poubelles à ramasser tant qu'on aura pas trouvé le moyen de se nourrir de l'air ambiant et de désintégrer les déchets de manière instantanée)
  • C'est un bon point pour l'égalité des sexes dans le monde du travail (une femme derrière un camion-benne, c'est une avancée pour la condition féminine, non ?)
  • Enfin plus de soucis à se faire concernant ses devoirs et ses notes à l'école et surtout, on économisera de l'argent sur les études supérieures qu'on envisageait de lui faire suivre)


Après mûre réflexion, sa mère et moi sommes finalement des parents comblés : depuis qu'elle est née, nous tentons de lui inculquer des valeurs qui sont essentielles à nos yeux :


Se lever tôt le matin pour aller travailler au service de la population, avoir le sentiment d'accomplir une mission utile pour la société et éprouver la satisfaction du devoir accompli à la fin de la journée...

En envisageant d'embrasser la carrière d'éboueuse, elle est en plein dans le mille ! Bon, on ne pensait pas vraiment à ce métier tout au long de ces années mais finalement, je trouve que c'est rassurant de voir qu'une éducation prodiguée avec le plus grand soin, dès le plus jeune âge, permet à un enfant de trouver très tôt une orientation professionnelle avec entrain. Evidemment, je n'irai pas jusqu'à remercier le bon dieu pour cette révélation... D'ailleurs, je crois que je vais lui adresser une petite prière pour qu'il suggère sérieusement à notre fille une reconversion professionnelle. Après tout, rien n'est complètement définitif : elle n'a que cinq ans !

Cadeau de Noël pour ma fille

mercredi 9 octobre 2013

La logique administrative



La semaine dernière, désirant réorienter ma carrière de Poulet, je fais une demande de mutation pour intégrer un centre de formation de la police. Je suis reçu par le chef de service qui me dit :
- Votre candidature est très intéressante mais n'ayant pas de connaissance pédagogique et n'ayant jamais exercé dans un centre de formation, vous n'êtes pas dans les meilleurs dispositions pour obtenir le poste. 
J'essaye d'argumenter en disant que j'ai eu l'occasion de dispenser des formations en service actif et que j'ai repris les études au cours desquelles j'ai dû faire quelques présentations en public, mais il n'a pas l'air convaincu et insiste :
- Le mieux serait de vous former auparavant...


N'ayant apparemment pas le profil pour ce poste mais étant fermement décidé à changer d'orientation, je décide de suivre ses conseils et de m'inscrire à un stage de préparation aux fonctions de formateur. J'appelle le bureau des stages et on me répond :
- Il faut faire partie d'un centre de formation pour s'inscrire !


Alors là, je tourne en rond : pour intégrer un centre de formation, il faut avoir une expérience de formateur. Mais pour obtenir la qualification de formateur, il faut faire partie d'un centre de formation...La logique administrative est  à se cogner la tête au plafond ! Si j'avais postulé pour être démineur, j'imagine que le chef de service m'aurait dit :
- Avez-vous déjà désamorcé des bombes auparavant ?
- Euh... non, jamais.
- Alors çà va pas être possible : il faudrait que vous ayez déjà désamorcé des bombes pour pouvoir postuler au service de déminage...
- Ah bon ? D'accord, alors je voudrais suivre un stage de formation pour apprendre à désamorcer les bombes.
- Ah mais ça va pas être possible : il faut déjà faire parti d'un centre de déminage pour s'inscrire au stage de formation de démineur... 
Et si j'avais décidé de devenir plongeur à la Brigade fluviale... vous devinez la suite ? Bon, d'accord, j'exagère un peu. Mais après on se demande pourquoi le pays n'avance pas ! 


Ayant compris que j'avais peu d'espoir dans ma tentative de reconversion, je rentrais à la maison légèrement contrarié mais heureux de retrouver ma femme et mes enfants et bien décidé à mettre de côté ces histoires sans queue ni tête. Quand ma fille me demande :
- Papa, j'aimerais m'inscrire dans une école pour faire de la danse classique.
- D'accord mais est-ce que tu sais faire un pas chassé, un saut de chat, un pas de biche ou un cambré ?
- Euh... non papa, je ne sais pas faire çà.
- Alors apprend d'abord et je t'inscrirai à une école de danse ensuite !


Logique non ? Vous trouvez que je suis dur ?


Quelques minutes plus tard, mon fils de 14 mois (qui est très précoce, je vous l'accorde) me demande :



- Papa, je voudrais m'inscrire dans un club de tennis.
- D'accord mais est-ce que tu sais faire un coup droit, un rever ou un smash et surtout, est-ce que tu peux tenir une raquette ?
- Euh... non papa, je ne sais pas faire çà, j'ai jamais joué au tennis.
- Alors apprends d'abord et je t'inscrirai dans une école de tennis ensuite !


Encore logique non ? Vous trouvez vraiment que je suis dur ? Pourtant je fais de la pédagogie : c'est la preuve flagrante que le chef du service de la formation s'était trompé à mon sujet puisque j'apprends très jeune à mes enfants ce qui les attends quand ils seront sur le marché du travail en les mettant en situation. Mais je ne suis pas borné car quand ma femme m'a demandée pour s'inscrire à des cours de cuisine, j'ai dit oui tout de suite ;-)

samedi 5 octobre 2013

Une famille à haut potentiel

En 2012 et 2013, la Direction Générale de la Police Nationale a mis en place un coaching en faveur des cadres à haut potentiel. Il s'agit de séminaires destinés aux futurs directeurs des services actifs ainsi qu'aux contrôleurs généraux afin de stimuler la réflexion des participants sur les facteurs de succès des cadres dirigeants...

Etant moi-même à la tête d'une famille à haut potentiel, je leur ai proposé mes services afin de leur dispenser quelques conseils. J'ai donc envoyé un CV en mentionnant mon expérience en la matière :


  • Ma femme a un haut potentiel de dépense en vêtements et chaussures,
Bon, ok, ce n'est pas toujours pour me déplaire et je dois avouer qu'elle se soigne sinon il faudrait un budget à haut potentiel pour tout acheter !

  • Ma fille a un haut potentiel en désobéissance,
Du style : "oui oui papa..." je le ferai quand j'aurai le temps et si j'en ai envie... Elle finit toujours par le faire mais il faut un haut potentiel de persévérance et de persuasion pour y arriver !

  • P'tit homme a un haut potentiel de bêtises,
Vider les placards et les tiroirs, lancer la nourriture, tirer les cheveux... Il faut un haut potentiel de patience pour ne pas s'énerver !

Je ne comprends pas : malgré mes références indéniables dans le domaine, ne n'ai toujours pas été contacté pour diriger ces séminaires. Peut-être parce que j'ai oublié de leur préciser que moi-même j'avais un haut  potentiel intellectuel... (pour écrire des bêtises !-)
 

mercredi 2 octobre 2013

La charte du Papa-Poule

J'ai parlé il y a quelques jours de la Charte de la laïcité à l'école et à l'occasion des quelques recherches que j'avais mené sur le sujet, je suis tombé sur quelques exemples de chartes, diverses et variées comme :
- la charte des Nations Unies,
- la charte de la diversité dans l'entreprise, pour promouvoir la promotion et le respect de la diversité des effectifs,
- la charte de la personne hospitalisée, qui vise à informer les patients de leurs droits et obligations,
- la charte des auteurs et illustrateurs de livres de jeunesse,
- et même la charte du sourire à Montpellier !
etc.

Evidemment, la police n'est pas en reste avec le code de déontologie qui est en train d'être révisé, mais aussi la charte de l'accueil du public et des victimes, affichée depuis quelques années à l'accueil de tous les commissariats et enfin la truculente charte de bonne conduite des véhicules administratifs, sorte de code de la route appliqué aux policiers, aussi ridicule qu'infantilisante !

Alors j'ai décidé de lancer :

La Charte du Papa-Poule

Article 1 : Le Papa-Poule doit être cool et motivé. Il est stricte mais ne s'énerve jamais, (sauf quand il est très fatigué et que les chenapans abusent manifestement de sa patience)

Article 2 : Le Papa-Poule doit toujours être disponible (pour ses enfants, sa femme, jour et nuit, les dimanches et jours fériés...)

Article 3 : Le Papa-Poule n'est jamais pris au dépourvu. Il doit tout prévoir (goûters à l'improviste, fuites de couche, nez qui coule, mal de dent, etc)

Article 4 : Le Papa-Poule doit être rigoureux sans être maniaque. (Attentif et vigilent mais pas stressé ni stressant...)

Article 5 : Le Papa-Poulet doit aimer lire, chanter, raconter, jouer, se rouler par terre, faire l'avion (avec une cuillère pleine de purée en passant entre deux mains agitées sans la faire tomber !)

Article 6 : Le Papa-Poule ne doit pas avoir peur du ridicule. (Il assume de se promener avec des tâches de lait séché sur son col de chemise en parlant sur un air niais à un bébé qui semble indifférent !)