mercredi 23 octobre 2013

Se faire obeir sans crier... ou presque !

J'ai déjà eu l'occasion de dire combien P'tit homme avait une passion pour les placards.* Jusqu'alors, il se contentait de fouiller, parfois de sortir ce qui s'y trouvait mais depuis quelques jour, il a une nouvelle occupation : casser ce qu'il y trouve ! Les verres à pied, les assiettes à dessert, etc. De même en ce qui concerne les tiroirs de la salle à manger : il adore déchirer les livres de papa, les magazines de maman, les coloriages et les cartes de jeu de sa soeur, etc. Voyant les vacances arriver à grand pas et n'ayant pas envie de crier après lui toute la journée, j'ai ressorti un vieux bouquin qui eu son utilité il y a quelques années avec la grande : 

Se faire obéir sans crier, de barbara Unell et Jerry Wyckoff, Marabout, 5,90€
Il s'agit d'une méthode américaine (encore une...) qui promet d'apprendre à réagir avec bon sens face aux écarts de conduite de nos progénitures, sans recourir aux cris et aux menaces qui seraient contre-productives pour leur éducation. Cela s'adresse aux enfants de 1 à 5 ans et dois permettre de leur inculquer les bonnes habitudes pour plus tard... Excellent, çà colle pile-poil avec l'énergumène et nos bonnes intentions de parents ! Il y a différents concepts à mettre en oeuvre afin de s'assurer de l'efficacité de la méthode, le tout étant de baser la relation sur le dialogue préventif avec l'enfant, du style :
Il ne faut pas déchirer les livres. Si tu veux déchirer quelque chose, dis-le moi et je te donnerai ce qu'il faut. (page 90)
Ou bien :
Ce n'est pas bien de casser les choses car il te faudra les réparer après. (page 92)
Et le livre donne des exemples de "cas extrêmes" où les parents, à force de parler et de réprimander; finissent par obtenir gain de cause...
Chaque fois qu'il endommageait quelque chose, ses parents lui expliquaient ce qu'il pouvait faire et ne pas faire. Après plusieurs jours à apprendre qu'il était tout aussi responsable que ses parents des biens familiaux, "X" se mit à mériter toute l'importance qu'on lui accordait...
 
Ouai... bof ! Pas très convaincu par la démonstration, je décidais malgré tout d'appliquer ces conseils, même si je doutais un peu de leur porté sur les agissements de P'tit Homme... 

Avant-hier, je le surprend en train de fouiller dans le lave-vaisselle dont la porte n'était pas fermée et je le retrouve avec un verre à pied à la main. Je commence à lui demander gentiment de poser le verre en lui disant qu'il n'a pas le droit de le prendre mais il le lâche tranquillement en me regardant avec un grand sourire ! Je ne crie pas et je le met au coin pendant que je ramasse... Ils appellent çà "le temps de l'exclusion" dans la méthode ! Cinq minutes plus tard, je le retrouve en train de fouiller dans le seul placard qui n'ait pas de bloque-porte et il brandit une bouteille d'huile, satisfait de sa trouvaille. Je cris NON  ! et il repose immédiatement la chose avant de refermer la porte de lui-même, pas très fier. Je suis moi-même un peu honteux de m'être laissé aller à ce cri bestial mais force est de constater que çà a marché ! Mais je me promet de ne plus recommencer...

Hier matin, je vois P'tit homme qui prend un magazine sur la table du salon et qui commence à l'examiner sous toutes les coutures. Il commence à déchirer une page et quand je lui explique qu'il ne faut pas abîmer les livres, il se dépêche de finir son oeuvre histoire de brandir son trophé : une page complète arrachée ! Je lui retire le magazine sans m'énerver mais quelques instants plus tard, je le trouve en train de fouiller dans le tiroir de la commode où se trouve les livres et magazines empruntés à la bibliothèque. Hors de question de les rendre en petites coupures : Je cris NON ! et il lâche immédiatement le livre avant de repousser le tiroir et de s'en aller tout penaud...

Enfin hier soir, l'ayant quitté un instants des yeux dans la cuisine, je le retrouve avec une assiette à dessert entre les mains. Je tente de lui expliquer que nous n'en avons que six et que s'il en casse une, il fera le désespoir de sa mère qui peine à conserver un service à dessert digne de ce nom en prévision des quelques réceptions que nous donnons occasionnellement... Il me regarde avec un grand sourire avant de lâcher l'assiette qui se brise en deux ! Je n'ai pas le temps d'aller chercher l'aspirateur qu'il en a déjà pris une autre et s'apprête visiblement à lui faire subir le même sort avec délectation, quand je cris (je hurle, devrais-je dire ) :
NOONNNN ! ! !
P'tit homme dépose alors doucement l'assiette au sol, comme un criminel dépose son arme avec précaution quand une escouade du FBI investit un appartement dans les Experts...
Finalement, je dois bien me rendre à l'évidence : dialoguer avec son enfant est certainement préférable plutôt que de lui crier dessus à longueur de journée. Mais cela suppose d'avoir beaucoup de patience, beaucoup de temps, un abonnement chez Ikéa pour remplacer la vaisselle brisée le temps qu'il comprenne "...l'intérêt de prendre soin des biens familiaux..." comme ils disent ! Et puis parfois, crier un bon coup, ça a du bon : non seulement ça permet de se faire obéir de façon instantanée mais en plus ça permet de sauver quelques pièces de vaisselles... Et enfin, élément non négligeable : ça soulage ! Si j'osais, je dirais même que ça détend après une dure journée ! Mais c'est promis : demain, j'arrête...


* Lire le billet du 11 septembre 2013 sur la discipline positive et ses limites.

2 commentaires:

  1. Difficile d'appliquer cette méthode au bout de huit heures de garde... Je me suis toujours dit que ceux qui écrivent ces livres n'ont pas d'enfants ou des assistantes maternelles permanentes.

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  2. C'est clair ! Ca m'agace autant que ces couples de people qui s'affichent avec 5 ou 6 gosses en disant qu'ils adorent les grandes familles... mais cachent les 10 nounous qui les suivent en permanence pour gérer la marmaille !

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