mardi 7 mai 2013

Un week-end surprise !

Ce week-end, les enfants nous avaient préparé une surprise. Il s'agit d'un nouveau concept et à tout juste 5 ans et 9 mois, il faut avouer qu'ils sont plein de ressources... Et ils avaient fait les choses bien : là où certains se seraient contenter d'offrir à leurs parents un séjour à la mer ou à la montagne, voire un banal séjour à Center Parcs ou à Euro-Disney, les nôtres ont innovés en nous offrant un week-end à l'hôpital ! Quel bonheur d'avoir des enfants aussi inventifs...

Les festivités ont commencé vendredi en début d'après-midi, au moment de prendre le café sur la terrasse, au soleil. Instant de détente par excellence, qui précède la sacro-sainte sieste de rigueur dans le midi... La grande courait un peu partout dans le jardin et nous n'y faisions pas vraiment attention, habitués à ses « sauts de cabri avec réception roulée-boulée »... Sauf que cette fois, elle est mal retombée sur le coude droit, laissant échapper un hurlement immédiatement suivi de pleures anormalement bruyantes ! 
Nous ne le savions pas encore mais c'était le début de notre surprise... 
Après un rapide examen du coude, ne voyant aucune fracture apparente, aucune lésion ou gonflement, nous avons décidés de lui donner un anti-douleur et d'attendre de voir comment elle irait après la sieste. Mais une heure plus tard, elle s'est réveillée en hurlant qu'elle avait très mal. C'était ce qui devait nous amener à nous diriger vers l'hôpital pour notre première visite. Quelle délicate intention de sa part : c'est vrai, nous n'avions encore jamais eu l'occasion de découvrir la ville sous cet angle... Ce qui est dommage c'est que P'tit Homme n'étant pas réveillé, j'y suis allé seul, ma femme restant à la maison pour le garder. Mais je lui fis la promesse de l'emmener la prochaine fois pour ne pas faire de jaloux...

Visite de l'hôpital local

Je choisis d'aller à l'hôpital local qui se trouve à ¼ d'heure plutôt que le C.H.U qui se trouve à ¾ d'heure pour éviter les longues files d'attente. Et puis je le connaissais déjà pour l'avoir fréquenté dans le cadre du travail alors j'étais moins tenté par l'aventure. Après une bonne heure passée dans la salle d'attente, nous voilà dans un box et ma fille décide de faire accélérer un peu le mouvement en vomissant tout son déjeuner... Très efficace, le médecin qu'on nous avait promis d'ici une demi-heure apparaît comme par enchantement ! Ils sont vraiment étonnants ces enfants...
S'enchaînent alors les examens, radiographies, interprétation de la radio puis re-examen et nous ressortons après « seulement » trois heures avec un diagnostique rassurant : 
Pas de fracture, probablement un gros hématome qui va sortir mais en prenant un peu d'antalgique, elle devrait retrouver sa mobilité d'ici un jour ou deux... 
Bien docteur, merci docteur, au revoir docteur...
Nous rentrons à la maison rassurés et je dois dire que je ne suis pas mécontent de cette première visite : le personnel médical est disponible, les locaux sont récents et l'attente entre les examens est raisonnable. Mais ce que les enfants ne nous avaient pas dit, c'est qu'ils nous préparaient une nouvelle surprise : une nuit blanche ! 
La grande qui se réveille toutes les heures paires parce qu'elle a mal à son bras dès qu'elle bouge et le petit qui se réveille toutes les heures impaires... parce qu'il fait la roséole !
Je ne le verrai que le lendemain, au moment du bain mais il est couvert de petits boutons sur le haut du corps, derrière les oreilles et nous fait une poussée de fièvre. Nous prenons rendez-vous chez le médecin. Après une heure d'attente et au moment où P'tit Homme d'habitude si calme, commence à perdre patience, c'est à nous. Le médecin confirme notre impression et lui donne un petit traitement. Mais P'tit homme est ronchon, il n'a pas faim à cause de la fièvre et se plaint tout le temps... de concert avec sa sœur qui ne bouge pas mais étouffe un petit cri au moindre mouvement. Cela dit, ça nous fait des vacances parce que d'ordinaire on se croirait dans une annexe du cirque Pinder avec démonstration d'équilibriste, de sauts périlleux, de galipettes... Ca fait drôle de la voir immobile aussi longtemps. Nous l'encourageons à bouger son bras comme l'a recommandé le docteur afin de l'aider à retrouver de la mobilité mais elle est réfractaire et semble avoir encore mal alors nous n'insistons pas...

Et de deux...

La deuxième nuit est aussi une nuit blanche : les enfants se relaient pour nous tenir éveiller sous n'importe quel prétexte : le petit s'est mis sur le ventre et n'arrive plus à se remettre sur le dos, la grande préfère dormir assise parce qu'elle a encore mal, puis finalement n'arrive pas à dormir assise mais voudrait bien un coussin pour mettre sous son bras, le petit perd sa tétine, puis veut un biberon, etc...
Le lendemain le réveil est difficile pour tout le monde mais ça n'entame pas la détermination de nos enfants à nous faire profiter de notre week-end surprise jusqu'au bout : la grande ne peut toujours pas bouger son bras et malgré l'absence de signes extérieurs, on commence à se demander si l'hôpital n'est pas passé à côté de quelque chose de plus grave... Je lui fais un peu la morale en lui disant qu'il ne faut pas toujours écouter ses douleurs, qu'il faut se forcer un peu pour progresser, etc. Mais elle ne semble pas très réceptive et quand je la menace de retourner à l'hôpital si elle ne fait pas d'effort, elle ne dit pas non ! La coquine, elle nous avait préparée une deuxième visite, (probablement pour confirmer ou infirmer ma première impression), et un dimanche en plus, histoire de faire les choses biens ! Nous voilà donc repartis à l'hôpital local, le compte-rendu et les radiographies du vendredi sous le bras. L'accueil est mitigé et je sens bien qu'on est à deux doigts de me reprocher d'écouter un peu trop ma fille. Je n'ose pas leur dire qu'il s'agit d'un week-end surprise concocté par nos enfants et que je me dois de ne pas les décevoir et puis je me dis que s'ils savaient ils seraient probablement jaloux parce que ce n'est pas tout le monde qui a cette chance...
Nous attendons plus de deux heures à l'accueil avant d'être pris en charge par le médecin qui m'annonce tout de suite la couleur, un peu gêné :
J'ai bien regardé les radiographies de votre fille, et j'ai vu une légère fracture de la plaquette humérale avec un discret décollement osseux... mais la façon dont les clichés sont pris rendait difficile le diagnostique, c'est sûrement la raison pour laquelle mon confrère n'a pas vu vendredi et bla bla bla et bla bla bla... 
La pauvre ! Ca fait deux jours qu'elle souffre avec une fracture du coude et qu'on la presse de faire des efforts parce qu'on nous a dit qu'elle n'avait rien... je suis furieux mais je me contiens devant ma fille qui vient de comprendre qu'elle va avoir un plâtre, sa hantise ! Après une heure de palabres, de négociation, de câlins, de bisous et de promesses diverses et variées afin de lui faire entendre raison, (l'argument ayant emporté son adhésion étant que ses copines pourraient faire des dessins sur son bras!), le temps qu'une dose ultime d'antalgique lui fasse de l'effet, elle se retrouve avec une sorte de résine dernière génération qui durcie en quelques minutes, ce qui abrège notre visite dominicale à l'hôpital. Son bras semble énorme en rapport de ce petit corps frêle. Mais à peine posé, elle retrouve son énergie et commence à parler, parler, parler... pour ne plus s'arrêter, préparant son récit pour ses amies. Nous ressortons dans la soirée et je décide de faire un crochet par le Mc Do du coin afin de lui prendre un menu enfant en récompense pour son attitude courageuse face à la douleur et pour la remercier de ce « week-end surprise » chargé en émotions. De retour à la maison, sa maman est émue en voyant ce petit bout avec ce gros "machin" au bras... Après un gros câlin-magique-dans-les-bras-de-maman, nous festoyons en racontant nos tribulations mais notre fille décide de terminer sur un coup d'éclat au moment de se coucher :  
 J'ai mal a cœur...  
... Avant de se précipiter aux toilettes où elle va renvoyer le hamburger, les frites et le jus d'orange, avant d'aller se coucher, complètement vannée ! On peut dire qu'elle ne fait pas les choses à moitié et qu'elle a le sens de la mise en scène la gamine ! ! !

La dernière nuit est évidemment une nuit blanche au cours de laquelle nous nous relayons au chevet de l'un et de l'autre, au radar, au gré des pleurs et des gémissements, évitant de justesse une collision frontale dans le couloir vers trois heures du matin... je me promet d'adhérer à la LJPF* ! 
Concernant ce nouveau concept de week-end surprise, j'émets des réserves et je ne suis pas certain d'encourager nos enfants à renouveler l'expérience trop souvent. Il y a parfois des congés de fin de semaine un peu tristes mais la routine peut avoir du bon...


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