samedi 14 septembre 2013

Les enfants, les flics et la mort...

 L'autre jour, dans la voiture en allant à l'école, ma fille me dit :
- Le papa de ma copine est mort écrasé par une voiture. 
- Ah bon ? C'est triste çà, c'est arrivé quand ?
- Je sais pas mais je lui ai dit que son papa il faut qu'il fasse attention en traversant parce que toi papa tu fais attention et tu te fais pas écraser...
- Euh... oui effectivement mais je ne suis pas sûr que ce soit de nature à consoler ta copine ce genre de remarque !
En arrivant à l'école, je me renseigne auprès de l'assistante maternelle qui est très surprise d'apprendre la nouvelle. Quelques minutes plus tard, arrive le papa en question qui se porte plutôt bien pour quelqu'un qui est passé sous une voiture... Je dis à ma fille que c'est très vilain de mentir et je lui demande pourquoi elle raconte des bêtises, surtout à ce sujet ! Elle me répond que c'était pour faire une blague. Je lui fais remarquer que c'est triste et qu'on ne plaisante pas avec la mort. Elle me répond :
 - Mais pourquoi papa ?
- Mais parce que c'est triste !
- Bah justement...

Elle n'a pas tord. Pourquoi ne pourrait-on pas plaisanter avec la mort ?
La mort rend triste parce qu'on perd un être cher. Et même quand on ne connaît pas la personne, on ressent un certain malaise à l'évocation d'un décès. Pourtant, les flics plaisantent souvent avec la mort. Ce n'est pas par manque d'éducation ou de compassion mais à force de la côtoyer quasi quotidiennement (accidents de circulation, suicides, homicides, etc). On finit par la banaliser ou par la mettre à distance afin de se préserver. On ne peut prendre sur soi toutes les peines de la famille, des amis du défunt. Le meilleur moyen pour ne pas se sentir atteint par la fin de vie quand on y est régulièrement confronté est de la tourner en dérision. Certains peuples se réjouissent même de la mort de leurs proches qui accèdent enfin à un état de conscience supérieur ! Sans aller jusque là, il faut accepter que ce ne soit pas forcément un manque de respect de plaisanter et de rigoler en présence d'un mort. C'est d'abord un moyen de se protéger pour continuer à avancer et je pense que les enfants font pareil. On ne peut pas les en blâmer...
 


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